L’Italie envisage de réduire sa participation militaire en Irak pour envoyer des soldats au Niger

Depuis la réunion relative à la force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), organisée à La Celle Saint-Cloud le 13 décembre, la presse transalpine, s’interroge sur les modalités [ou lire ici] d’un possible envoi de militaires italiens au Niger. Une idée qui, apparemment, était depuis longtemps dans les tuyaux et qui avait été jusqu’alors démentie à plusieurs reprises par Rome.

À l’occasion d’une visite à bord du pétrolier-ravitailleur Etna, qui participe actuellement à l’opération européenne EUNAVFOR « Sophia », menée contre les trafics d’êtres humains en Méditerranée centrale, le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, a de nouveau confirmé l’envoi d’un contingent au Niger.

« 2017 a été l’année de la défaite militaire de Daesh (État islamique ou EI) qui ne contrôle plus un territoire en tant qu’État. Dans cette bataille, l’Italie a joué un rôle important. Avec 1.400 soldats, nous sommes la deuxième force en Irak et maintenant que Mossoul a été libérée, notre contribution se limitera à la consolidation [des acquis] dans ce pays », a expliqué M. Gentiloni.

Aussi, a-t-il proposé de redéployer une partie des militaires italiens actuellement présents en Irak vers le Niger dans « les mois à venir » car « nous devons continuer le travail, en concentrant notre attention et nos énergies sur la menace des trafiquants et du terrorisme au Sahel. »

« C’est la proposition que le gouvernement fera au Parlement pour une mission visant à vaincre la traite des êtres humains et le terrorisme », a ajouté M. Gentiloni. A priori, les députés italiens auront à se prononcer avant le printemps prochain, c’est à dire avant les élections législatives qui devront être convoquées, au plus tard, le 20 mai 2018.

Selon l’agence Ansa, une délégation italienne a déjà été envoyée à Niamey, où sont déjà déployés des miliaires français, allemands et américains, pour examiner les détails de ce déploiement annoncé. Le chef d’état-major italien, le général Claudia Graziano, a précisé qu’il est question d’envoyer « quelques centaines d’hommes » au Niger après le vote du Parlement. « Ce ne sera pas une mission de combat », a-t-il dit. « Notre contingent sera chargé de former les forces nigériennes et de les rendre capables de lutter efficacement contre le trafic de migrants et le terrorisme », a-t-il ajouté.

Interrogé par le quotidien Il Fatto Quotidiano, Jean-Pierre Darnis, responsable du programme de recherche Sécurité et Défense de l’Istituto Affari Internazionali, voit une autre raison à cette implication de l’Italie au Sahel. Selon lui, il s’agirait aussi pour Rome de prendre part à « la revitalisation de la politique européenne de défense » pour laquelle la France et l’Allemagne sont très actives.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]