La Pologne veut des « précisions » sur les sous-marins français Scorpène

Pour remplacer ses quatre submersibles de la classe Kobben, la Pologne a lancé le programme Orka afin d’acquérir au moins trois nouveaux sous-marins, suceptibles d’être en mesure de mettre en oeuvre des missiles de croisière.

Trois industriels sont sur les rangs. L’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (type 212/214) pourrait être favori dans la mesure où les sous-marins polonais actuellement en service ont été mis sous le contrôle d’une autorité conjointe à l’Allemagne et à la Pologne. Le suédois kockums (filiale de Saab) espère remporter le marché de 2,4 milliards d’euros avec le A-26. Enfin, Naval Group (ex-DCNS), associé à MBDA, propose le Scorpène armé du Missile de croisière naval (MdCN ou Scalp naval).

Au regard des relations compliquées entre la France et la Pologne, notamment après l’affaire de l’annulation de l’appel d’offres remportés par Airbus Helicopters pour fournir 50 hélicoptères Caracal aux forces armées polonaises, l’affaire s’annonce difficile pour Naval Group.

Cela étant, l’offre française ne semble pas avoir été écartée par le ministère polonais de la Défense. En effet, ce dernier a fait savoir, le 22 décembre, avoir demandé des « précisions » à son sujet. Signe que le couple Scorpène/MdCN a de sérieux arguments à faire valoir face à la concurrence.

Ainsi, à l’issue d’un entretien téléphonique entre le ministre polonais de la Défense, Antoni Macierewicz, et son homologue française, Florence Parly, Varsovie a indiqué qu’il « a été convenu que les dernières précisions [sur l’offre de Naval Group] seront transmises par le côté français encore cette année. »

Le choix du type de sous-marin qui équipera la marine polonaise devrait être annoncé « prochainement », selon un communiqué du ministère polonais de la Défense.

Ce dossier est l’une des priorités de Mme Parly, qui a eu l’occasion de l’évoquer avec M. Macierewicz à plusieurs reprises depuis qu’elle a pris ses fonctions de ministre des Armées.

« L’attrait pour les missiles, qui dépendent de la commande de sous-marins parce qu’il n’y aura pas de missiles sans sous-marins, est fort auprès de la marine polonaise », avait expliqué Mme Parly, lors d’une audition au Sénat, en novembre. « Nous ne lâcherons pas sur cette affaire de missiles et d’une manière générale je ne lâcherai pas l’affaire tant qu’elle n’aura pas été conclue », avait-elle ajouté.

Pour rappel, Naval Group a déjà placé ses pions en Pologne pour tenter de remporter ce marché. En janvier, le constructeur naval français a ainsi signé un protocole d’accord avec le groupe public polonais Polska Grupa Zbrojeniowa (PGZ) pour « fixer le cadre des discussions pour voir comment coopérer dans le domaine des programmes navals polonais, sous-marins et corvettes. »

Plus récemment, l’ex-DCNS a assuré que, dans le cas où il obtiendrait ce contat, 2.000 emplois pourraient être créés en Pologne dans le cadre d’une coopération industrielle.

Photo :  Naval Group

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]