Le Koweït ouvre une enquête sur le contrat d’achat de 30 hélicoptères Caracal auprès de la France

Le 9 août 2016, à l’occasion d’un déplacement de Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, au Koweït, un contrat portant sur l’achat de 30 hélicoptères H225M Caracal fut signé pour un montant d’un milliard d’euros.

L’émirat avait fait part de son intérêt pour l’appareil d’Airbus Helicopters en juin 2015. Un intérêt confirmé en octobre de la même année, lors d’une visite à Paris du Premier ministre koweïtien, Cheikh Jaber Al Moubarak Al Ahmad Al Sabah. À l’époque, il était question d’un achat portant sur 24 H225M Caracal et de 6 autres en option.

Pour Airbus Helicopters, ce contrat devait assurer au moins deux années d’activité sur son site de Marignane [Bouches-du-Rhône]. Une bouffée d’oxygène pour le constructeur, alors affecté par un recul des commandes d’hélicoptères par l’industrie pétrolière.

Seulement, le 14 décembre, l’hebdomadaire Marianne a évoqué l’existence d’un courrier adressé à Guillaume Faury, le Pdg d’Airbus Helicopters, par un « intermédiaire » koweïtien. Et ce dernier aurait réclamé pas moins de 6% de la valeur du contrat des Caracal signé par le Koweït.

L’article de Marianne a ensuite été repris par le journal koweïtien Al-Rai… Ce qui a servi de prétexte au député de l’opposition Moubarak al-Hajraf pour exiger une enquête sur le contrat des 30 Caracal. Et ce dernier a eu gain de cause.

« Il a été décidé de soumettre le contrat sur les hélicoptères Caracal à l’Autorité publique de lutte contre la corruption pour ouvrir une enquête et prendre les mesures nécessaire », a en effet indiqué, le 20 décembre, Anas al-Saleh, le ministre d’Etat aux affaires du gouvernement. Cette décision a été prise par le Premier ministre koweïtien, a-t-il précisé.

« Il a également été décidé de déférer la même affaire à la Cour des comptes pour vérifier toutes les données, les documents et les procédures de l’accord », a encore ajouté M. Saleh.

L’ouverture de cette enquête au Koweït survient alors que le groupe Airbus fait face à plusieurs affaires de corruption. Et elle tombe mal pour Guillaume Faury, qui doit bientôt remplacer Fabrice Brégier, l’actuel responsable de l’aviation civile chez le constructeur européen.

Photo : Ministère des Armées

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