Le porte-avions HMS Queen Elizabeth admis au sein de la Royal Navy

La coïncidence peut sembler troublante. Alors que de nombreux commentateurs estiment que l’accord que viennent de trouver le gouvernement britannique et l’Union européenne sur le Brexit se traduira par une perte d’influence du Royaume-Uni, la Royal Navy a admis en son sein le porte-avions HMS Queen Elizabeth, lors d’une cérémonie organisée le 7 décembre à Portsmouth, en présence de la reine Elizabeth II.

Même si ce porte-avions de 62.000 tonnes n’est pas encore opérationnel, cet évènement marque le retour du Royaume-Uni parmi le club fermé des puissances disposant de capacités aéronavales.

« Nous sommes réunis ici à Portsmouth, aujourd’hui, près du HMS Victory, le vaisseau amiral qui incarne notre passé maritime et la dette que nous devons à la Royal Navy qui protège depuis plus de 500 ans les gens de ce pays et nos intérêts dans le monde entier », a déclaré la reine Elizabeth II.

Pour rappel, le HMS Victory est un navire de ligne ayant compté jusqu’à 100 canons et qui fut le vaisseau de l’amiral Horatio Nelson lors de la bataille de Trafalgar. Devenu un bateau-musée, il est aussi le navire amiral du First Sea Lord, c’est à dire du chef d’état-major de la Royal Navy.

« Comme le HMS Victory, le HMS Queen Elizabeth incarne le meilleur de la technologie et de l’innovation britanniques, véritable fleuron du 21ème siècle. […] Il représentera dans les années et les décennies à venir la détermination du pays sur la scène mondiale », a aussi fait valoir la reine Elizabeth II.

Long de 280 mètres pour 70 mètres de large, le HMS Queen Elizabeth est le navire le plus imposant d’Europe. Mis en oeuvre par un équipage de 1.600 marins, il pourra emporter 36 F-35B (version STOVL) et 4 hélicoptères AW-101 Merlin « ASaC » (Crowsnest airborne surveillance and control, alerte avancée).

Toutefois, aussi imposant et moderne soit-il, ce navire ne dispose pas de catapultes et de propulsion nucléaire, à la différence des porte-avions français et américains. Ce qui limitera ses capacités opérationnelles et les possibilités de coopération avec la Marine nationale et l’US Navy.

Par ailleurs, même s’il a été admis par la Royal Navy, le HMS Queen Elizabeth ne sera pas opérationnel dans un avenir immédiat. Des essais avec des hélicoptères auront lieu au printemps prochain et une campagne de tests avec des F-35B sera menée à l’automne.

Aussi, le premier déploiement opérationnel sous le St. George’s Ensign de ce porte-avions n’est pas attendu avant 2021. Là, il devrait emporter des F-35B britanniques et américains [de l’US Marine Corps, ndlr]. Son « sister ship », le HMS Prince of Wales, ne tardera pas à suivre. Ce dernier sera doté de capacités devant lui permettre de mener des opérations amphibies, comme l’a confirmé la revue stratégique britannique de 2015.

Photo : MoD

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