La question ukrainienne est un « obstacle » à la normalisation des relations entre Washington et Moscou

Alors qu’une enquête sur les interférences russes dans la dernière élection présidentielle américaine et visant l’entourage de Donald Trump est en cours, il ne faut guère s’attendre à une éventuelle amélioration des relations entre les États-Unis et la Russie. Du moins dans un avenir proche.

À l’occasion du réunion des ministres des Affaires étrangères et représentants des 57 États membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), ce 7 décembre, à Vienne, le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, a été très clair.

Après avoir rappelé que le président Trump avait souhaité une relance des relations avec la Russie (comme son prédécesseur, Barack Obama, qui avant lancé une politique de « reset »), M. Tillerson a afirmé que la « question qui se dresse » sur ce chemin est « celle de l’Ukraine. »

« Nous pouvons avoir un différend dans d’autres domaines (…) mais quand un pays en envahit un autre, c’est un différend difficile à ignorer ou à accepter », a lancé le secrétaire d’État américain, en référence à l’annexion de la Crimée et à la situtation dans le sud-est de l’Ukraine (Donbass), où la Russie est accusée de soutenir des séparatistes.

« Et nous l’avons clairement indiqué à la Russie dès le début: nous devons nous emparer de la question ukrainienne, c’est l’obstacle le plus difficile pour normaliser nos relations », a ajouté le responsable américain, lors d’une conférence de presse donnée au côté de Sebastian Kurz, son homologue autrichien.

Plus tôt, M. Tillerson avait donné le ton. « De tous les défis auxquels l’OSCE est confrontée aujourd’hui, aucun n’est plus difficile et frustrant que la situation en Ukraine », avait-il dit, en guise d’entrée en matière. Aussi, tant que la Russie exercera son contrôle sur la Crimée et s’impliquera dans le Donbass, les États-Unis ne lèveront pas leurs sanctions, avait-il prévenu.

Après avoir noté, cette année, une hausse du nombre de civils tués dans le Donbass ainsi qu’une augmentation de 60% des violations du cessez-le-feu par rapport à 2016, M. Tillerson avait directement mis en cause Moscou.

« Nous devons être clairs sur la source de cette violence: la Russie arme, dirige, entraîne et se bat aux côtés des forces anti-gouvernementale », avait-il accusé. Et d’insister : « Nous appelons la Russie et ses mandataires à mettre fin au harcèlement, à l’intimidation et aux attaques contre la mission de surveillance spéciale de l’OSCE », qui compte 600 observateurs chargés de superviser le cessez-le-feu entre les séparatistes et les troupes envoyées par Kiev.

Afin de protéger ces derniers, les Occidentaux plaident pour le déploiement d’une mission des Nations unies, avec pour mandat de maintenir la paix dans l’ensemble du Donbass et non pas sur la seule ligne de front, comme le souhaite la Russie.

L’hypothèse d’une mission des Nations unies au mandat élargi est inacceptable pour Moscou. Ainsi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a assimilée cette éventuelle mission de l’ONU à « une administration d’occupation (…) ayant pour objectif (…) de résoudre ce problème par la force ».

Photo : via Youtube

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