Le nombre d’attaques de l’EI en Irak a atteint son plus bas niveau depuis juillet 2014

L’État islamique (EI ou Daesh) ne contrôle désormais plus de centres urbains en Irak. Pour autant, cela ne signifie pas la fin de sa présence. Ainsi, ce 23 novembre, les forces irakiennes ont lancé une nouvelle offensive afin de réduire les dernières poches jihadistes dans la région désertique d’al-Jazira, qui s’étend sur les province de Salaheddine, Ninive et al-Anbar. Ce qui représente une surface de 7.000 km2.

« L’armée, la police fédérale et [les milices du] Hachd al-Chaabi ont commencé ce matin une vaste opération pour nettoyer la région d’Al-Jazira », a en effet déclaré le général Abdelamir Yarallah, chef des opérations du Commandement conjoint des opérations (JOC).

« Cette opération a pour but de nettoyer le désert des poches où se trouvent les jihadistes qui ont fui les villes récemment libérées » par les forces irakiennes », a expliqué un officier irakien, rapporte l’AFP.

De son côté, le Hachd al-Chaabi, qui fédère essentiellement des milices chiites a précisé qu’il s’agissait d’une « première étape d’une large opération pour libérer » cette région, frontalière avec la Syrie. « L’offensive, soutenue par l’armée de l’air irakienne, et menée avec l’armée et la police fédérale, a été lancée à partir de trois axes », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, avec les revers successifs subis par l’EI, le nombre d’attaques terroristes a significativement baissé au cours de ces dernières semaines.

Ainsi, d’après un rapport du Jane’s Terrorism and Insurgency Center (JTIC), 126 attaques menées par l’EI ont été constatées, le mois dernier, en Irak. Ce qui représente une « baisse de 21,2% du nombre quotidien d’attaques passant de 6,6 durant les 12 mois précédents, à 4,1 en octobre.

« Ceci souligne à quel point l’action armée de l’EI a diminué » dans ce pays, a commenté Matt Henman, le directeur du JTIC. Dans le même temps, et alors qu’il n’y a pas nécessairement de lien de cause à effet, le nombre de victimes est tombé à 102, soit une « baisse de 50,7% de la moyenne de morts par rapport à septembre. »

« Octobre, tant pour les attaques menées par (l’EI) que pour le nombre de victimes, représente le mois le plus bas depuis la formation de l’EI et la déclaration du califat en juin 2014, mettant en lumière à quel point les opérations de ce groupe ont diminué en Irak », souligne le rapport du JTIC.

Cela étant, même s’il est en baisse significative, le nombre d’attaques revendiquées par l’EI demeure encore à un niveau élevé. Ce qui suppose de ne pas baisser la garde.

Dans un autre rapport, publié la semaine passée, le JTIC a estimé que le recul de l’EI marque « une étape importante » et « non la fin du conflit ».

« Empêcher que l’EI puisse disposer d’une base territoriale à partir de laquelle il pouvait imposer son interprétation fondamentaliste de l’Islam à une population captive, organiser d’autres expansions territoriales et inspirer, faciliter et mener des opérations dans le monde entier a été, à juste titre, l’objectif principal des campagnes [militaires] en cours. Mais il est d’une importance vitale que l’élan acquis ne soit pas gaspillé en supposant à tort que la menace posée par le groupe [terroriste] est terminée », a prévenu Matt Henman.

« L’accent doit être mis sur les efforts anti-insurrectionnels pour dégrader davantage les capacités de l’État islamique tout en s’attaquant simultanément aux conditions politiques et socioéconomiques qui lui ont permis de prospérer et de générer un certain soutien populaire, du moins au départ », explique le rapport.

Ainsi, il y a un risque de voir que la défaite territoriale de l’EI puisse donner lieu à de nouvelles crises entre les différentes forces locales qui ont contribué à la lutte anti-jihadiste. Ce qui, avertit le rapport, engendrera plus d’insécurité et de stabilité et recréera les conditions pour un retour de l’organisation terroriste.

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