Naval Group et Fincantieri feront cause commune pour l’appel d’offres des frégates canadiennes

C’est un premier pas concret dans le rapprochement entre le français Naval Group (ex-DCNS) et l’italien Fincantieri dans la construction navale militaire. Alors qu’ils doivent discuter des modalités pour établir une alliance calquée sur le modèle de Renault et de Nissan, les deux groupes vont faire cause commune pour répondre à l’appel d’offres visant à doter le Canada de 15 nouvelles frégates.

L’annonce a été faite la semaine dernière par Alberto Maestrini, le directeur général de Fincantieri, lors d’une conférence avec des analystes financiers pour évoquer les résultats sur les 9 premiers de l’année du constructeur naval.

« Un exemple de cette collaboration est l’offre conjointe que nous avons l’intention de présenter à la Marine royale du Canada pour sa demande de construction de 15 frégates », a en effet dit M. Mastrini.

Pour remplacer ses destroyers de la classe Iroquois et les frégates polyvalentes de type Halifax, le Canada a lancé un appel d’offres, en octobre 2016, dans le cadre du projet NCC (Navires de combat canadien). Selon Ottawa, il s’agit du « plus vaste et complexe projet de construction navale depuis la Seconde Guerre Mondiale ». De quoi, donc, aiguiser les appétits.

Dans le détail, l’industriel qui remportera le morceau devra s’engager à investir l’équivalent de la valeur du contrat au Canada et 10% de la somme devra revenir à des petites et moyennes entreprises. Les futurs navires seront construits par le chantier naval Halifax Shipyards, filiale du groupe Irwing, dans le cadre de la stratégie nationale canadienne de construction navale. En clair, il s’agira donc de fournir leur design et leur système de combat.

Plusieurs candidats sont sur les rangs, dont Lockheed Martin Canada, Navantia, TKMS et surtout le britannique BAE Systems, pour qui le cahier des charges a été modifié pour lui permettre de présenter sa frégate de type 26. Quant à Naval Group, il était question de soumettre la version ER de la frégate multimission (FREMM).

Mais avec l’alliance avec Fincantieri, il est probable que le type de frégate proposé soit un mélange de la FREMM française et de sa cousine italienne, les deux industriels ayant coopéré pour la mise au point de cette classe de navire.

Quoi qu’il en soit, pour M. Maestrini, ce rapprochement avec Naval Group réprésente pour Fincantieri « une opportunité qui change la donne, tout en présentant des défis passionnants. Cela confèrera une stabilité encore plus grande à notre groupe et confirmera la solidité de notre modèle économique diversifié, notamment parce qu’il repose sur une relation d’affaires qui dure depuis plus de 15 ans. »

Cela étant, Naval Group et Fincantieri sont concurrents pour d’autres appels d’offres. C’est ainsi que, le 9 novembre, aux dépens se son homologue italien, l’industriel français a décroché la mise aux Émirats arabes unis pour négocier la livraison de 2 corvettes Gowind (plus deux autres en option).

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