La Suède choisit le système de défense aérienne américain Patriot aux dépens du SAMP/T

L’envoi de deux sections Mamba (ou SAMP-T pour Système air-sol moyenne portée – Terrestre) de l’Escadron de défense sol-air (EDSA) 1/950 « Crau » en Suède pour participer à l’exercice Aurora 17, organisé en septembre dernier, n’aura pas joué dans le choix de Stockholm pour moderniser les capacités de ses forces armées en matière de défense aérienne.

Pourtant donné favori, le SAMP-T, du consortium franco-italien Eurosam (Thales et MBDA), n’a en effet pas été retenu par la Suède, qui lui a préféré le système américain Patriot PAC-3, proposé par les industriels américains Raytheon et Lockheed Martin. Avant elle, la Pologne et la Roumanie ont fait un choix identique.

Selon le gouvernement suédois, des négociations exclusives vont être engagées avec les entreprises américaines en vue d’une livraison des premières batteries en 2020. Le montant du contrat est évalué à 10 milliards de couronnes suédoises (1,2 milliard de dollars). La commande, faite dans le cadre des « Foreign Military Sales » devra être acceptée par le Congrès des États-Unis.

« Nous avons un calendrier serré. Dans le même temps, cependant, il est important de prendre le temps de s’assurer que tous les détails concernant la technologie, la performance, le temps et les coûts sont corrects. C’est un investissement majeur dans la capacité de défense suédoise ainsi que le début d’une coopération à long terme entre la Suède et les Etats-Unis dans le domaine de la défense surface-air », a détaillé Joakim Lewin, un responsable de la Försvarets Materielverk (FMV, l’Administration suédoise du matériel de défense).

Pour le moment, on ignore où les 4 systèmes Patriot PAC-3 que Stockholm entend se procurer seront déployés. Mais d’après la presse suédoise, l’île stratégique de Gotland (le « porte-avions de la Baltique »), est pressentie pour en accueillir une partie.

La défense aérienne suédoise, qui relève des forces terrestres, repose sur deux bataillons du « Luftvärnsregementet » qui, basés à Halmstad, sont actuellement dotés de systèmes « Robotsystem 97 », c’est à dire des MIM-23 Hawk fournis par Raytheon.

En attendant, cette décision peut être vue comme un nouveau coup porté contre la « défense européenne », qui compte décidément beaucoup de croyants mais très peu de pratiquants. Pour autant, le ministère suèdois de la Défense a expliqué que forces armées avaient préconisé le choix du Patriot PAC-3 car « il s’agit d’un système éprouvé », doté d’une « capacité de missiles anti-balistiques » (comme le SAMP/T…).

Mais il y a aussi un aspect politique dans cette décision prise par la Suède, qui n’est pas membre de l’Otan. Cette « acquisition est également en ligne avec ce qui est exprimé dans le projet de loi sur la politique de défense et entre dans le cadre de la mise en œuvre de la déclaration d’intention signée par la Suède et les États-Unis en juin 2016 », a en effet souligné le ministère suédois de la Défense.

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