Toulon restera le port d’entretien majeur des sous-marins nucléaires d’attaque

L’on pensait que cette question avait été tranchée en 2009. Cette année-là, Révision générale des politiques publiques (RGPP) oblige, il était question de regrouper l’ensemble des sous-marins nucléaires d’attaque et lanceurs d’engins (SNA et SNLE) de la Marine nationale à l’Île-Longue [Finistère] afin de rationaliser leur entretien et donc faire des économies.

Mais le ministre de la Défense, Hervé Morin à l’époque, en décida autrement en mettant en avant des impératifs opérationnels, la base navale de Toulon, où étaient basés les 6 SNA, étant proche de « l’arc de crise » qui venait d’être décrit par le Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale (LBDSN).

Seulement, au regard des enjeux économiques (120 millions d’euros par an), cette décision fut critiquée par les élus bretons, dont Mme le député Patricia Adam, alors membre de la commission de la Défense, qui dénonça une « décision politique ».

À la faveur de l’alternance politique de 2012 et de la nécessité de lancer des travaux pour l’accueil des futurs SNA de type Barracuda, appelés à remplacer ceux de la classe Rubis actuellement en service, la question refit surface.

Élue à la tête de la commission de la Défense, Mme Adam repartit à la charge en avançant des arguments susceptibles de faire mouche. « Nous avons, à l’Île-Longue, un formidable outil qui a fait l’objet de coûteuses remises à niveau. DCNS [aujourd’hui Naval Group, ndlr] et les différents services associés à cette opération nous assurent que l’Île-Longue et Brest peuvent parfaitement absorber l’entretien des SNA », avait-elle expliqué dans les colonnes du Télégramme, en 2014. Et « concentrer en un seul endroit les entretiens longue durée de ses sous-marins » devait permettre de faire des économies « surtout dans les coûts de fonctionnement à long terme. »

Saisi de la question, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, devait prendre rapidement une décision. Finalement, il aura fallu attendre trois ans de plus pour qu’elle soit annoncée…

En effet, via un communiqué, Mme le ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé sa décision de « retenir le port militaire de Toulon pour la réalisation des arrêts techniques majeurs des sous-marins nucléaires d’attaque Barracuda, dans la continuité du dispositif actuellement mis en oeuvre pour les SNA de type Rubis ».

Quant au port militaire de Brest, qui assure la maintenance des 4 SNLE de la Force océanique stratégique (Fost), il « disposera d’une capacité d’accueil et d’entretiens courant et intermédiaire pour les SNA Barracuda, en complément de celle du port militaire de Toulon, port base de ces sous-marins.

« Sur les deux sites portuaires, les travaux d’adaptation des infrastructures d’accueil et d’entretien de cette nouvelle classe de sous-marins se poursuivront dans la décennie à venir », précise le communiqué de Mme Parly.

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