La coalition anti-jihadiste pourrait s’interposer entre les combattants kurdes et les forces irakiennes

Malgré un cessez-le-feu négocié sous l’égide de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, la tension reste vive entre la région autonome du Kurdistan irakien et Bagdad.

Grâce à cette trêve, le 30 octobre au soir, un accord sur le retrait des combattants kurdes (Peshmergas) d’une zone disputée, située près de la Turquie et de la Syrie, a pu être trouvé.

Seulement, d’après le Commandement conjoint des opérations irakien (JOC), des mouvements de troupes ont été observés chez les Peshmergas, lesquels auraient établi de nouvelles lignes de défenses afin de « ralentir le déploiement des troupes fédérales et leur infliger pertes et dégâts. »

D’où l’avertissement lancé le 1er novembre par le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi. Ce dernier a en effet accusé les autorités kurdes d’avoir renié leur parole sur le retrait de leurs forces. « S’ils ne se conforment pas (à l’accord, trouvé le 30 octobre au soir), nous allons faire ce que nous voulons, et si nos forces se retrouvent la cible de tirs, nous allons leur montrer la force de la loi », a-t-il menacé.

Côté kurde, on ne s’en laisse pas compter. « Le gouvernement irakien n’a pas de considération pour le dialogue », a réagi Hemin Hawrami, un conseiller du président Massoud Barzani, avant d’accuser à son tour Bagdad de chercher « l’escalade contre le Kurdistan. »

Pour rappel, s’opposant aux résultats du référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien, Bagdad a lancé une opération pour reprendre le terrain conquis dans la région de Kirkouk par les Peshmergas à la faveur d’une contre-attaque contre l’État islamique (EI ou Daesh) en 2014. D’où les tensions actuelles.

Dans ce contexte, et considérant que le combat contre l’organisation jihadiste reste prioritaire, la coalition anti-jihadiste a proposé aux deux parties de déployer des troupes en guise de force d’interposition. Tel est, en tout cas, ce qu’a indiqué le général James B. Jarrard, le commandant de la Special Operations Joint Task Force – Operation Inherent Resolve (SOJTF-OIR), lors d’un point presse.

En effet, a-t-il dit, le 30 octobre, les États-Unis envisageraient d’établir des postes de contrôle entre les forces irakiennes et les Peshmergas afin d’éviter d’autres affrontements comme ceux de la semaine passée.

Si les Irakiens et les Kurdes acceptaient de voir des troupes américaines et de la coalition s’interposer entre eux, « alors nous prendrons cela en considération et nous le ferons potentiellement », a affirmé le général Jarrard.

Mais pour cela, encore faudrait-il avoir l’accord des autres membres de la coalition qui ont engagé des forces terrestres en Irak pour entraîner et conseiller les forces locales. Le Canada a déjà fait savoir qu’il a suspendu son assistance militaire dans le pays, tant que le différend entre les autorités kurdes et irakiennes ne sera pas aplani.

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