Depuis le début de l’année 2017, l’armée de Terre compte 3 tués et 79 blessés en opération

Lors de son audition par les députés de la commission de la Défense, dans le cadre des discussions budgétaires en cours, le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser, a rappelé une évidence (qui ne l’est peut-être pas pour tout le monde) : il n’existe, pour les soldats qu’il commande, « aucune mission calme, ni à l’extérieur, ni sur le territoire national ».

Ainsi, en 2017, trois militaires de l’armée de Terre ont perdu la vie en opération (caporal-chel Julien Barbé, chasseur de 1ère classe Albéric Riveta, adjudant-chef Stéphane Grenier). En outre, ces dernières semaines ont été rudes dans la bande sahélo-saharienne (BSS).

Récemment, un rapport des Nations unies a indiqué que 17 militaires français de l’opération Barkhane avaient été blessés au Mali au cours de l’été. « Bous avons connu au sahel une attaque par engin explosif chaque semaine, souvent avec charge double », a précisé le général Bosser.

Au total, d’après le dernier bilan qu’il a donné pour 2017, 79 soldats français ont été blessés en opération et « plus d’une vingtaine de véhicules » ont été détruits. Ce genre de communication, de la part d’un haut responsable militaire, est plutôt rare. Il fut une époque (notamment pour l’Afghanistan) où il était compliqué d’obtenir de tels chiffres.

Pour le CEMAT, cela traduit un « une forme de durcissement des modes d’action de l’adversaire », en particulier au Levant (où l’armée de Terre y est présente avec un détachement de 4 CAESAr et des instructeurs). Aussi, a-t-il ajouté, « nous avons décidé une montée en gamme de nos moyens déployés », avec l’engagement de VAB Ultima et de Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) pour les besoins de l’opération Barkhane.

Au durcissement des modes d’action de l’adversaire, il faut ajouter la « diversification des conflictualités ». Selon chef d’état-major, l’armée de Terre « confrontée à des menaces couvrant tout le spectre des relations de puissance qui, fait important, peuvent se combiner. »

Habituellement, on distingue deux dialectiques : celle du fort au fort (c’est à dire entre puissances, avec tout ce que cela suppose en termes de moyens, d’influence et de stratégie), et celle du fort au faible (avec, a expliqué le CEMAT, des adversaires dissymétriques de second ordre mais capables de se regrouper rapidement, d’utiliser ponctuellement des technologies militaires de pointe et de mener des actions plus conventionnelles).

Le général Bosser en a défini une troisième : celle du « fort au fou », avec un « caractère irrégulier recouvrant plusieurs aspects », dont « ‘le fou religieux’, à l’extérieur sous la forme d’un terrorisme islamiste ultra-violent et à l’intérieur sous la forme de jihadistes isolés ou de cellules organisées capables d’actions d’ampleur et coordonnées », et le « ‘fou tout court’, avec le déclenchement de réactions mimétiques chez des individus souffrant de graves maladies psychiatriques. »

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