Manille dit avoir éliminé Isnilon Hapilon, le chef de l’État islamique en Asie du sud-Est

Le 23 mai, à Marawi, Les forces de sécurité philippines ouvrirent la boîte de Pandore en tentant de mettre la main sur Isnilon Hapilon, le chef du groupe Abu Sayyaf et « émir » de l’État islamique en Asie du Sud-Est, après avoir abandonné son affiliation à al-Qaïda.

La réaction des jihadistes fut immédiate : plusieurs centaines d’entre eux, appartenant à Abu Sayyaf et au groupe Maute, déferlèrent sur Marawi, prenant de facto le contrôle de cette ville située sur l’île de Mindanao, dans le sud de l’archipel philippin.

Depuis, les forces armées philippines, peu rompues au combat urbain, s’efforcent de reprendre la main à Marawi, avec l’appui des États-Unis et de l’Australie, notamment dans le domaine du renseignement.

En un peu plus de quatre mois, les combats ont fait officiellement plus de 1.000 tués, dont 822 « insurgés », 162 militaires et policiers et une quarantaine de civils. La semaine passée, l’état-major philippin s’était fixé l’objectif de libérer Marawi de la présence jihadiste d’ici le 15 octobre.

À cette date, a indiqué le colonel Romeo Brawner, commandant adjoint de l’opération menée à Marawi, il ne restait plus que 40 jihadistes, retranchés dans un quartier de la ville autour de leurs chefs, à savoir Isnilon Hapilon et Omarkhayam Maute. « Les femmes et les enfants sont désormais contraints de se battre avec les combattants du groupe Maute et de l’EI », a expliqué l’officier. « C’est leur ultime baroud d’honneur défensif », a-t-il ajouté.

Ce dernier « baroud » n’aura pas duré bien longtemps, si l’on en croit les dernières déclarations en provenance de Manille. En effet, le ministère philippin de la Défense a annoncé, ce 16 octobre, la mort d’Isnilon Hapilon et celle d’Omar Maute.

Nos forces « ont réussi à avoir Isnilon Hapilon et Omar Maute. Ils ont été tués tous les deux, à l’aube, lors d’un ultime assaut contre leurs positions », a ainsi déclaré Delfin Lorenzana, le ministre philippin de la Défense, lors d’une conférence de presse.

« Leurs corps feront l’objet de tests ADN en raison des récompenses proposées par les gouvernements américain et philippin », a poursuivi M. Lorenzana, avant d’assurer que « ce développement signifie que l’incident Marawi est quasiment terminé ». La fin des combats pourrait être prononcée « dans un ou deux jours », a-t-il estimé.

Pour rappel, les États-Unis avaient promis une récompense de 5 millions de dollars pour toute information permettant l’arrestation d’Isnilon Hapilon, qui rejoignit l’État islamique dès 2014 après avoir succédé à Khadaffy Abubakar Janjalani à la tête d’Abu Sayyaf, sept ans plus tôt. En janvier dernier, il avait déjà été visé par un bombardement philippin alors qu’il participait à une réunion avec les responsables du groupe Maute, en vue d’un rapprochement avec son organisation.

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