Le chantier du monument dédié aux militaires morts en opérations extérieures se heurte encore à « quelques obstacles »
Quand, en octobre 2011, le général Bernard Thorette, un ancien chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), proposa d’ériger, à Paris, un monument à la mémoire des militaires ayant perdu la vie au cours des différentes opérations extérieures menées par la France depuis 1962, l’on pouvait espérer que ce projet allait rapidement être lancé. Or, six ans plus tard, il n’a toujours pas été inauguré.
Initialement, ce monument devait être construit sur la place Vauban. Mais, en 2013, il fallut trouver un autre endroit, les riverains s’étant opposés à ce chantier pour des raisons « esthétiques ». Il s’agissait plus précisément de « protéger les perspectives du VIIe arrondissement et en particulier celle de l’avenue de Breteuil, dans l’axe de la place Vauban. »
Deux ans plus tard, il fut décidé d’ériger le mémorial dans le parc André Citroën, à deux pas de l’Hexagone-Balard, le siège du ministère des Armées. Mais là encore, c’était sans compter sur les tracasseries administratives et juridiques. Et il fallut encore plusieurs mois pour obtenir l’accord des architectes et des paysagistes qui aménagèrent ce site, ces derniers ayant un droit de regard sur les nouvelles constructions au regard de la propriété intellectuelle.
En janvier dernier, après de longues discussions via la Mairie de Paris, la date du 23 mars 2017 fut retenue pour la pose de la première pierre du monument. Le président Hollande l’avait d’ailleurs confirmée lors de ses voeux aux armées. Puis, à la dernière minute, la cérémonie fut reportée pour permettre à Mme le maire de Paris, Anne Hidalgo, d’y participer, cette dernière ayant un autre engagement à honorer le jour où elle devait se tenir.
Finalement, la première pierre du mémorial fut enfin posée par le président Hollande près d’un mois plus tard. Et l’on tablait sur une inauguration du monument dans le courant de l’année 2018. Seulement, le chantier est actuellement au point mort.
En effet, lors de son passage devant la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale, Mme le secrétaire d’État auprès de Mme le ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq a indiqué que le chantier se heurtait de nouveau à des difficultés, près de 6 mois après la pose de la première pierre.
« Nos soldats morts pour la France sur les différents théâtres d’opérations extérieures doivent être bien évidemment honorés. Mais ce dossier traîne depuis neuf ou dix ans, ce que je trouve absurde », a déploré Mme Darrieussecq (qui, au passage, s’est trompée sur l’origine de ce projet).
« Il y a deux ans, après plusieurs tentatives, il a été décidé d’ériger ce monument dans le parc André Citroën, et plus précisément dans le jardin Eugénie Djendi. M. Hollande en a posé la première pierre en avril 2017. Le lancement des travaux aurait dû normalement se faire rapidement », a rappelé Mme le secrétaire d’État.
« Malheureusement, nous nous heurtons à quelques obstacles », a déploré Mme Darrieussecq, avant de faire part de son souhait de rencontrer, au plus vite, Mme Hidalgo pour « faire avancer ce dossier. » En attendant, « les sommes budgétaires [pour financer le chantier, ndlr] sont inscrites sur nos budgets », a-t-elle assuré.
A priori, le problème se situe au niveau des 20.000 m2 du jardin « Eugénie Djendi », ce dernier devant faire l’objet d’importants travaux de rénovation.
« La pose du monument Opex et la remise en état du parc relèvent de deux arbitrages et deux enveloppes budgétaires différentes. La rénovation ne sera pas impactée par le coût de la pose du monument Opex », avait toutefois affirmé la Mairie de Paris, en février dernier, en réponse aux inquiétudes exprimées par des habitants et des élus du XVe arrondissement au sujet du retard pris dans les travaux de rénovation.