Les forces irakiennes ont libéré Hawijah du joug de l’État islamique

Alors que l’on pouvait s’attendre à des combats longs et difficiles, il n’aura fallu que deux semaines aux forces irakiennes et aux milices chiites du Hachd al-Chaabi pour reprendre, à l’État islamique, la ville de Hawijah, autrefois surnommé la « Kandahar d’Irak » par les soldats américains, en référence au bastion des taliban, en Afghanistan.

En effet, ce 5 octobre, le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a proclamé la libération de Hawijah à l’issue d’une rencontre avec le président Macron, à Paris. « Il n’y a plus que la bande frontalière à reconquérir », a-t-il ajouté. Après cette nouvelle défaite, l’État islamique vient de perdre l’un de ses deux derniers bastions en Irak.

La reprise de la ville a ensuite été confirmée par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis. « Nos partenaires irakiens se sont battus courageusement et professionnellement contre un ennemi brutal et déterminé, protégeant des civils innocents pendant toute la campagne », a commenté le général Paul E. Funk, le commandant de l’opération Inherent Resolve.

La rapidité avec laquelle les forces irakiennes et les milices chiites ont progressé a de quoi surprendre, d’autant plus que les effectifs jihadistes dans la région étaient estimés à environ 3.000 combattants avant le lancement de l’opération, le 21 septembre.

D’après le New York Times, au moins 600 jihadistes se seraient rendus aux forces kurdes [peshmergas, qui n’ont pas pris part à l’offensive, ndlr] à Kirkouk, après avoir fui Hawijah. Et 400 autres seraient actuellement interrogés en raison de soupçons sur leur appartenance leur appartenance à l’EI. Les tensions liées au référendum sur l’indépendance de la région autonome du Kurdistan irakien ne seraient pas étrangères à ce mouvement…

En tout cas, les victoires de Hawijah et de Tal Afar (qui a duré 11 jours) tranchent avec celle de Mossoul, où il a fallu 9 mois de violents combats aux forces irakiennes et à la coalition pour venir à bout de la résistance des jihadistes.

Visiblement, l’EI a donc cherché à éviter le combat. À Hawijah, ville majoritairement sunnite, qui fut le théâtre d’une sanglante répression des autorités (chiites) irakiennes en 2013, il n’est pas exclu que des jihadistes puissent bénéficier de complicités. Comme il est aussi probable de les voir – du moins pour ceux qui ne sont pas étrangers à l’Irak – se fondre au sein de la population, afin de constituer des cellules dormantes. Ce serait le cas à Mossoul

« Un grand nombre de membres de l’EI se cachent parmi la population dans les quartiers de Mossoul, en particulier dans la vieille ville », a récemment admis un responsable irakien, auprès de l’AFP. C’est ce qui « explique les assassinats et les attentats à la bombe qui surviennent », a souligné Hisham al-Hashimi, chercheur spécialiste des courants jihadistes, auprès de la même source.

En clair, il s’agit pour l’EI de préparer l’après-califat, en livrant des actions de guérillas, comme il le fit avant ses conquêtes de 2014. En outre, ses membres sont désormais autorisés à quitter les territoires qu’il contrôle et rentrer dans leur pays d’origine. Ce qui ne manque évidemment pas d’inquiéter les services de sécurité occidentaux.

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