La Mauritanie lance un appel aux donateurs pour boucler le budget de la Force conjointe du G5 Sahel

Pour le moment, la future force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) ne dispose que de son état-major, lequel a été inauguré le 9 septembre dernier à Sévaré [centre du Mali] par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Ce qui ne suffit évidemment pas à la rendre pleinement opérationnelle.

Sur le papier, cette FC-G5S, commandée par le général malien Didier Dacko, doit compter au moins 5.000 soldats, fournis par le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad afin de lutter contre les groupes jihadistes actifs dans la bande sahélo-saharienne (BSS), avec le soutien de la force française Barkhane. Soit l’équivalent de 7 bataillons, déjà identifiés. Enfin, son organisation a été arrêtée : elle s’appuiera sur trois autres postes de commandement, installés à Nema [Mauritanie], à Niamey [Niger] et à Wour, dans le Tibesti [Tchad].

En juillet, le président français, Emmanuel Macron, a estimé « important » que « cette force conjointe soit pleinement opérationnelle à l’automne, avec les premiers financements débloqués […] et qu’elle ait ses premiers résultats. » Seulement, il reste un détail à régler : celui du financement.

En effet, il faudrait réunir la somme de 423 millions d’euros pour assurer le fonctionnement, pour un an, de cette force régionale. Soit un coût mensuel de 7.000 euros par soldat engagé. Or, si le Conseil de Nations unies soutient cette force conjointe du G5 Sahel, il a laissé en suspens la question de son financement. Telle aura été l’une des concessions de la diplomatie français à l’égard de son homologue américaine…

Aussi, pour le moment, un peu plus de 100 millions d’euros ont été débloqués au bénéfice de cette FC-G5S. D’où l’appel lancée par la Mauritanie, lors d’une réunion organisée à Nouakchott pour évoquer la coopération des pays méditerranéen avec l’Otan.

« Je saisis cette occasion pour exhorter nos partenaires bilatéraux et multilatéraux à apporter leur appui à la force conjointe du G5 Sahel lors de la conférence des donateurs », a ainsi déclaré Khadijetou Mbareck, Mme le ministre délégué chargé du Maghreb arabe. La « communauté internationale a endossé la mission fondamentale de la force armée du G5 Sahel qui est de combattre le terrorisme et le crime transfrontalier dans la région », a-t-elle ajouté.

La conférence des donateurs évoquée par Mme Mbarek doit avoir lieu le 16 décembre, Bruxelles. Mais avant, des membres du Conseil de sécurité de l’ONU, dont la présidence tournante est actuellement assurée par la France, se rendront au Sahel avant la fin de ce mois, soit quand la FC-G5S aura commencé ses opérations. Une occasion pour convaincre les donateurs potentiels…

« La force conjointe G5 Sahel est l’outil approprié pour compléter la MINUSMA » [Mission de l’ONU au Mali, ndlr] a fait valoir François Delattre, le représentant français auprès des Nations unies, en présentant le programme du Conseil de sécurité pour octobre.

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