L’assaillant de Marseille a été abattu par un réserviste de la Légion étrangère

Dans la soirée du 1er octobre, via Amaq, son agence de propagande, l’État islamique (EI ou Daesh) a revendiqué l’attaque au couteau qui, commise devant la gare Saint-Charles de Marseille, a coûté la vie à deux jeunes femmes (Laura, 21 ans, élève infimière dans la région lyonnaise, Mauranne, 20 ans, étudiante en troisième année de médecine).

Lors d’une conférence de presse, donnée ce 2 octobre, le procureur de Paris, François Mollins, a donné les détails de cette attaque. Ainsi, à 13H32, un certain Ahmed H. est arrive à la gare. Six minutes plus tard, il s’installe sur un banc, sur le parvis de la gare. Puis, à 13H45, il se lève et se dirige vers sa première victime, à qui il porte plusieurs coups de couteaux.

Ensuite, il marche en décrivant un cercle avant de s’en prendre à sa seconde victime. À ce moment, une femme intervient et lui assène des coup avec la hampe d’un drapeau. Étant tombé, Ahmed H se relève pour foncer vers une patrouille de légionnaires de l’opération Sentinelle en criant, comme il venait le faire en tuant ses deux victimes, « Allah Akbar ».

« Après des sommations verbales, les militaires ont fait feu », a expliqué M. Mollins. Le caporal âgé de 24 ans qui a tiré sur Ahmed H est un réserviste de la 5e compagnie de réserve du 1er Régiment Étranger de Génie (REG), basé à Laudun (Gard).

Dans un communiqué évoquant « l’agression de Marseille », Mme le ministre des Armées, Florence Parly, a salué le « professionnalisme et le sang-froid des militaires de l’opération Sentinelle qui ont neutralisé l’agresseur », avant de souligner qu’une « fois de plus, l’opération Sentinelle démontre sa contribution à la sécurité des Français. »

La 5e Compagnie de réserve du 1er REG a été créée en 2002. Son fonctionnement est identique à celui d’une compagnie d’active, avec un effectif théorique de 12 officiers, 34 sous-officiers et 62 militaires du rang. Ses missions vont du déminage à l’ouverture d’itinéraire et le franchissement, en passant par les manoeuvres amphibies et le combat en zone urbaine. Elle est sollicitée pour « apporter un renfort temporaire aux forces armées en particulier pour la protection du territoire national (Sentinelle, Hephaïstos) »,  » participer au service quotidien des unités » et « secourir des populations sinistrées lors de catastrophes. »

« Fier de sa double spécialité, chacun au sein de cette unité, met un point d’honneur à ce que la seule différence entre la 5 et les compagnies d’active ne réside que dans la durée de présence sous le drapeau. Reconnus au sein du régiment comme des professionnels militaires à temps partiel, ce ne sont que rarement d’anciens légionnaires. Néanmoins, la culture d’arme, l’esprit et les traditions Légion sont bien vivantes dans cette unité », explique le 1er REG.

Quant à l’auteur de l’attaque, le procureur de Paris a précisé qu’il portait un couteau avec une lame de 20 cm de long. Il disposait également d’un téléphone portable. Étant donné qu’il a été arrêté à 7 reprises depuis 2005 sous autant d’identités différentes, son nom reste à confirmer. Il avait été mis en garde à vue du 29 au 30 septembre (soit 24 heures seulement avant de passer à l’acte) pour un vol à l’étalage. D’après ses dernières déclarations faites à ce moment, il avait dit vivre à Lyon, être sans domicile fixe, sans emploi, divorcé et consommateur de drogue.

Photo : Légionnaires du 1er REG lors d’une mission SENTINELLE, en 2016 (c) 1er REG

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