L’équipage d’un avion de combat porte plainte après avoir été aveuglé par un laser en Corse

Le commerce et la détention de lasers sont strictement réglementés. Ainsi, posséder ou utiliser un laser de classe supérieure à 2 peut valoir ne peine de 6 mois d’emprisonnement, assortie d’une amende de 7.500 euros. Ces dispositions ont notamment été prises afin de préserver la sécurité de la circulation aérienne, certains mauvais plaisantins ayant en effet aveuglés les équipages d’avions de ligne et d’hélicoptères aux approches des terrains d’aviation.

Pour autant, et malgré la loi (voir l’article 68 de la Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, dite LOPPSI), il arrive encore que des équipages soient aveuglés par des laser. Cela a été le cas d’un équipage d’un avion de combat de l’armée de l’Air (le type n’a pas été précisé) qui participait à l’exercice Serpentex, qui s’est déroulé entre le 11 et le 29 septembre sur la base aérienne 126 « Capitaine Preziosi » de Ventiseri-Solenzara, en Corse.

En effet, l’avion en question a été « pointé » par un laser depuis le sol au cours d’une mission de nuit. Ce qui a aveuglé son équipage, et donc porté atteinte à la sécurité des vols.

Mais l’affaire n’en est pas restée là. D’après l’AFP, les deux officiers navigants ont porté plainte, le lendemain, pour « mise en danger de la vie d’autrui » auprès de la gendarmerie de l’air de la BA 126. Le parquet militaire de Marseille a ouvert une enquête sur cet incident dont les circonstances exactes n’ont pas été précisées.

Reste à voir si le possesseur du laser ayant aveuglé cet équipage de l’armée de l’Air sera retrouvé et sévèrement condamné par la justice. Ce qui n’est pas certain. En février, une septuagénaire qui, avec un laser de classe 3, avait gêné les manoeuvres d’un hélicoptère d’attaque Tigre du 4e Régiment d’Hélicoptères des Forces spéciales (RHFS) lors d’un exercice dans les environs de Auch n’eut qu’un rappel à la loi pour « entrave volontaire à la navigation aérienne ». Dans le même temps, les gendarmes de l’Air de BA 118 de Mont-de-Marsan avaient déploré « une recrudescence d’actes d’illuminations envers les aéronefs dans le Sud-Ouest » et alerté sur les « risques liés à l’usage de ces lasers. »

Référence en matière de close air support (CAS – appui aérien rapproché), Serpentex a mobilisé plus d’un millier de militaires (600 pour l’armée de l’Air, 400 pour l’armée de Terre). Des avions Rafale, Mirage 2000 (C/D/N), Casa CN-235, E3-F et C-135 ont été engagés, de même qu’un drone MQ-9 Reaper et des hélicoptères Puma et Fennec.

Rendez-vous international, cet exercice a également vu la participation de dix autres pays, dont l’Allemagne, la Belgique, le Canada (F-18 Hornet), les États-Unis (B-52), Italie KC-767, Eurofighter et AMX), la Norvège, les Pays-Bas, la République tchèque, le Royaume-Uni (Tonado GR4 et Hawk) et la Slovénie.

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