Chammal : Les militaires français ont formé 7.500 soldats irakiens en un peu plus de deux ans

Ce n’est pas la face la plus visible de l’opération Chammal dont le bilan, trois ans après son lancement, évoque surtout les frappes effectuées, les tirs d’artillerie et les positions de l’État islamique (EI ou Daesh) détruites. Pourtant, les militaires français des Task Force Monsabert et Narvik tiennent un rôle très important puisque ce sont eux, avec d’autres formations de la coalition dirigée par les États-Unis, qui forment et entraînent les forces irakiennes en vue de leur engagement contre les jihadistes.

Au regard des succès obtenus face à l’État islamique au cours de ces derniers mois, avec la reprise de Mossoul au prix de combats acharnés, ou encore avec celle de Tal Afar, pour ne prendre que ces deux exemples, la formation des soldats irakiens, dans le cadre du programme « advise and assist » de la coalition, semble efficace.

Et nombreux sont ceux qui ont été formés par les militaires français. Au total, avance l’État-major des armées (EMA), 7.500 soldats irakiens ont suivi une formation dispensée par les TF Narvik et Monsabert depuis l’hiver 2015.

Dans le détail, la TF Narvik a été chargée de former les commandos de l’Iraqi Counter Terrorism Service (ICTS), une unité d’élite qui est de tous les combats contre Daesh. Ainsi, 5.700 soldats irakiens ont pu bénéficier des savoir-faire des militaires français dans les domaines de la lutte contre les engins explosifs improvisés (IED) et du combat en zone urbaine.

Pour cela, la TF Narvik a cherché à cultiver une certaine proximité avec ses stagiaires. C’est « le centre de gravité du détachement : elle a en effet permis de mieux comprendre cette armée, culturellement très différente », expliquait récemment le lieutenant-colonel A, chef du bureau « opérations instructions » de la 13e Demi Brigade de Légion étrangère, qui fut la première unité de l’armée de Terre à être sollicitée pour former les commandos de l’ICTS.

Quant à la TF Monsabert, sa mission est d’assister et d’accompagner l’état-major de la 6e Division d’infanterie irakienne, chargée d’assurer la sécurité de Bagdad contre la menace terroriste que continue de faire planer l’EI. Ainsi, elle a formé 1.800 soldats irakiens en un peu plus de deux ans. Son action a concerné la planification opérationnelle, le renseignement, l’emploi des appuis (artillerie, déminage, etc) et la coordination aéroterrestre.

Mais ce n’est pas tout. « L’engagement des soldats français va plus loin que la formation des soldats irakiens », a souligné l’EMA. « Pendant ces années de présence et de soutien, les TF Narvik et Monsabert ont participé à la création d’infrastructures dédiées pour des instructions spécifiques. Ces réalisations […] permettront à l’Irak d’entretenir des compétences incontournables pour assurer dans le long terme la sécurité des populations civiles », a-t-il fait valoir.

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