Irak : L’aviation française concentre ses efforts contre les positions tenues par l’EI à Hawijah

Le 21 septembre, le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a annoncé le lancement d’une offensive visant à chasser l’État islamique (EI ou Daesh) de la région de Hawijah, l’un de ses derniers bastions en Irak.

Ce secteur, surnommé le « Kandahar d’Irak » lors de la première intervention américaine (2003-2011), fut le théâtre, en 2013, de la répression d’un mouvement contestaire sunnite, ce qui profita à l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL). En outre, il est situé dans une région particulièrement sensible puisqu’il fait partie de la province de Kirkouk, dont le contrôle fait l’objet d’un contentieux entre les Kurdes irakiens et le pouvoir central, à Bagdad. En un mot, l’opération s’annonce délicate.

Dans un premier temps, les forces irakiennes et les milices chiites du Hachd al-Chaabi ont progressé en direction de la ville de Hawijah, en s’attachant à reconquérir une vingtaine de localités environnantes, dont celle d’Al-Charqat. Mais le plus difficile reste à faire.

Cela étant, la coalition anti-jihadiste, dirigée par les États-Unis, a mené des actions afin de faciliter le travail des troupes irakiennes. D’où l’effort particulier de l’aviation française, qui, la semaine passée, a effectué 49 sorties, principalement au-dessus de Hawijah.

Ainsi, entre le 20 et le 26 septembre, les Rafale de l’opération Chammal ont réalisé 20 frappes, lesquelles, indique l’État-major des armées (EMA) « se sont sont concentrées autour Hawijah où des centres de commandements ont notamment été ciblés. »

En réalité, les appareils français ont visé les positions tenues par l’EI à Hawijah bien avant le début de l’offensive annoncée par le Premier ministre irakien. Par exemple, le 18 septembre, l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 a, au cours d’une mission, confirmé la présence d’un centre de commandement jihadiste, puis guidé une patrouille de Rafale sur l’objectif avant de frapper lui-même une position de Daesh.

De leur côté, les artilleurs français de la Task Force Wagram, redéployés près d’Erbil et à Qayyarah, ont asssuré, avec leur 4 CAESAR (Camions équipés d’un système d’artillerie), 33 missions de tir en appui des forces irakiennes. Il est probable qu’ils soient davantage sollicités dans les jours qui viennent étant donné que l’état-major irakien a annoncé, ce 29 septembre, la seconde phase de son opération.

Les forces irakiennes et les milices du Hach al-Chaabi « ont commencé une vaste opération pour libérer le centre de Hawijah et les localités environnantes de Rachad, Ryad et Abassi », a en effet indiqué le général Amir Yarallah, qui dirige l’offensive. Selon lui, ses troupes ont « l’assaut en traversant la rivière au nord de Hawijah », avant d’ériger « des ponts pour sécuriser la traversée des unités se dirigeant vers Abassi », à une dizaine de km au sud-ouest de la ville.

« Nous annonçons aujourd’hui le lancement de la seconde phase des opérations de libération de Hawijah », a confirmé, plus tard le Premier ministre irakien. « Ainsi que nous l’avons promis aux fils de notre pays, nous allons libérer chaque partie de l’Irak, défaire et détruire les gangs de Daesh », a-t-il ajouter. « Nous sommes à la veille d’une nouvelle victoire », a-t-il assuré.

 

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