L’Iran dit avoir testé le Khorramshahr, un nouveau missile balistique d’une portée de 2.000 km

Lors de l’Assemblée générale des Nations unies, cette semaine, le président américain, Donald Trump, s’est montré très offensive à l’égard de la République islamique d’Iran, qu’il a qualifiée de « dictature corrompue sous le marque de la religion », de « régime meurtrier » soutenant le terrorisme de l’Irak au Yémen ainsi que Damas et le Hezbollah au Liban. Et, pour faire bonne mesure, il a estimé que l’accord sur le nucléaire iranien, obtenu en juillet 2015 à Vienne, est un « embarras pour les États-Unis », ce qui laisse entendre que Washington est sur le point de le dénoncer.

Alors que, en août, il avait également menacé de le quitter, le président iranien, Hassan Rohani a défendu cet accord, jugeant que ce serait une « perte de temps » de le renégocier avec « un pay qui bafouerait ses engagements internationaux. »

« Nous n’avons trompé personne » dans l’application de cet accord mais l’Iran « réagira avec détermination » à toute violation, a continué M. Rohani, avant d’estimer qu’il « serait dommage » qu’il « soit détruit par des nouveaux voyous en politique internationale. »

Pour ce qui concerne les activités nucléaires, l’Iran semble tenir ses engagements. Tel est, en tout cas, l’avis de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), chargée de vérifier le respect de l’accord de Vienne. En revanche, le point qui fâche porte sur le programme de missiles balistiques iraniens.

En effet, la résolution 2231 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies pour entériner l’accord de Vienne précise que l’Iran est « tenu de ne pas entreprendre d’activité liée à des missiles balistiques capables de transporter des armes nucléaires » et de s’abstenir d’effectuer des tirs recourant à la technologie des missiles balistiques, jusqu’au huitième anniversaire de la date d’adoption du Plan d’action ou jusqu’à la date de la présentation par l’AIEA. »

Or, Téhéran continue de développer des missiles balistiques, estimant que la résolution 2231 ne concerne uniquement que des engins à capacité nucléaire. Or, ayant justement pris l’engagement de ne pas se doter d’une telle capacité, l’Iran fait valoir qu’il n’est pas possible de concevoir des missiles « pour transporter des choses qu’il n’a pas. »

Le 22 septembre, à l’occasion du 37e anniversaire de la guerre Iran/Irak, le président Rohani a une nouvelle fois défendu la nécessité, pour son pays, de disposer de missiles balistiques et, plus généralement, de capacités militaires importantes.

« Que vous le vouliez ou pas, nous allons renforcer nos capacités militaires, nécessaires en matière de dissuasion. Non seulement nous allons développer nos missiles mais aussi nos forces aériennes, terrestres et maritimes. Pour défendre notre patrie, nous ne demanderons la permission à personne », a en effet déclaré M. Rohani, lors d’un discours retransmis par la télévision iranienne. « Notre puissance militaire n’est pas conçue pour agresser d’autres pays », a-t-il insisté.

À Téhéran, l’on estime en effet que ce programme de missiles balistiques doit permettre de rééquilibrer les forces au Moyen Orient étant donné que les monarchies (sunnites) du golfe arabo-persique et Israël ne cessent de développer leurs capacités militaires auprès des puissances occidentales, États-Unis en tête. En clair, l’Iran veut éviter de se trouver dans la même situation à l’époque de la guerre contre l’Irak, ses forces armées étant démunies de missiles alors que Bagdad pouvait se prévaloir du soutien de nombreux pays.

C’est donc dans ce contexte que Téhéran a annoncé, ce 23 septembre, avoir lancé avec succès un nouveau missile, appelé « Khorramshahr », en référence à une dure bataille livrée contre les forces irakiennes. D’une portée de 2.000 km, cet engin avait été présenté la veille, lors de la parade militaire commémorant le début de la guerre Iran/Irak.

À cette occasion, le général Amir Ali Hadjizadeh, le commandant de la force aérospatiale des Gardiens de la révolution, avait précisé que le « Khorramshahr » pouvait « porter plusieurs têtes conventionnelles pour frapper plusieurs cibles à la fois » et qu’il « serait opérationnel dans un avenir proche. »

Cela étant, la date du tir de ce nouveau missile n’a pas été précisée par la télévision d’État iranienne, qui en a diffusé les images.

La chaîne Press TV, financée par des fonds publics iraniens, a expliqué que, avec ce missile, l’Iran sera « capable de frapper toute cible se trouvant à une distance de 2 000 kilomètres dont les différentes localités d’Israël et les installations gazières de ce régime, en cas du déclenchement d’une guerre. » Ce qui était toutefois le cas avec les missiles Qadr, Shahab-3 et Emad.

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