Mme Parly annonce un « profond mouvement de transformation du ministère » des Armées

« La France n’est pas réformable » et « les Français détestent les réformes », a lancé le président Macron, le 24 août dernier, à Bucarest. Sauf que s’il y a un ministère qui n’a cessé de se « réformer » depuis des lustres, c’est bien celui des Armées. Et, visiblement, ce n’est pas encore fini.

Dans une adresse « aux hommes et aux femmes » de son ministère, Florence Parly, la ministre des Armées, a fixé trois priorité à la prochaine Loi de programmation militaire (LPM), qui sera élaborée en fonction des conclusions de la revue stratégique actuellement menée sous la direction du député européen Arnaud Danjean.

Ainsi, Mme Parly entend « restaurer la soutenabilité de nos engagements », « investir résolument dans l’avenir pour que notre outil de défense puisse faire face aux menaces de demain » et « permettre aux femmes et aux hommes de la Défense de vivre l’exercice de leur métier dans les meilleures conditions. »

Et cela passera, a-t-elle indiqué, par un « profond mouvement de transformation du ministère ». Un de plus, est-on tenté de dire. Mais là, il ne s’agira pas, a promis Mme Parly, d’un « énième plan de réorganisation enrobée dans un concept séduisant » mais d’une réforme qui sera « au service » des personnels des armées et destinée à « faciliter » leur quotidien, que ce soit « ici ou sur le terrain ».

Pour cela, la ministre veut « alléger les processus administratifs », « accélérer les grands projets d’équipements » [à condition qu’il n’y ait pas de nouvelles coupes budgétaires, comme cette année, ndlr] et « favoriser partout l’innovation et la créativité. »

Pour y arriver, la ministre compte sur la « révolution numérique », qui sera « un vecteur fort de cette transformation. » Et d’insister : « Je veux la mettre au service du ministère », citant l’internet des objets, l’intelligence artificielle ou encore le big data. Ce « sont autant de chantiers ouverts sur lesquels nous devons appuyer le succès de nos armes, l’efficacité et l’excellence dans la conduite de toutes les missions du ministère », estime Mme Parly, pour qui ces nouvelles technologies « s’imposent désormais sur nos théâtres d’opération. »

Aussi, selon elle, il est nécessaire « d’embrasser ce changement de paradigme » et « d’être à sa pointe » pour ne pas le subir.

« La révolution numérique des Armées, c’est vous qui la réalisez. Elle doit partir de vos métiers, de vos usages, de votre quotidien. C’est une démarche concrète, une opportunité pour repenser nos métiers et faciliter l’accomplissement de nos missions. C’est une démarche qui touche tous les services, concerne toutes les forces, embrasse tous les enjeux. C’est une transformation globale et un changement culturel profond que nous devons opérer », a expliqué Mme Parly aux personnels de son ministère, avant d’annoncer le lancement prochain de « chantiers de transformations transversaux » auxquels « chacun y participera ».

Parmi ces chantiers « structurants », la ministre a cité celui du Maintien en condition opérationnel (MCO), notamment dans le domaine de l’aéronautique (une mission a d’ailleurs été installée en vue d’étudier une réforme dès 2018), la modernisation de la conduite des programmes d’armement, renforcement de la capacité d’innovation du ministère, l’amélioration de l’efficacité des soutiens en le rapprochant du terrain et l’allègement de la réglementation et des contraintes administratives.

À cela s’ajoutera l’élaboration d’un plan d’accompagnement des familles et d’amélioration des conditions de vie des militaires, destiné à compenser « les contraintes réelles et spécifiques de la vie militaire. »

S’agissant des moyens, Mme Parly a réaffirmé que le budget des armées serait augmenté de 1,8 milliard d’euros en 2018, alors que le Premier ministre, Édouard Philippe, a parlé d’une hausse de 1,6 milliard, la semaine passé. D’où vient ce delta de 200 millions, qui par ailleurs, correspond à la hausse du montant de l’enveloppe destinée à financer les opérations extérieures, ce dernier devant en effet passer de 450 à 650 millions)?

« Je présenterai dans les jours qui viennent une augmentation de 1,8 milliard d’euros du budget de notre défense. Cette hausse, pourtant, n’est qu’un jalon, le premier. Notre budget continuera à croitre chaque année d’une somme sensiblement équivalente et nous permettra de répondre aux menaces contre notre pays. C’est un effort considérable de la Nation que nous demandons et nous sommes collectivement comptables de sa bonne utilisation », a ainsi déclaré la ministre.

Enfin, Mme Parly, qui n’était alors pas connue pour sa connaissance des affaires militaires, a pris le temps de prendre la mesure du ministère qu’elle dirige. Ce qui lui a permis, a-t-elle dit, de se forger la « conviction » que la « Défense n’est pas aux marges de notre République » mais qu’elle « est en son coeur », étant « son glaive et son bouclier » ainsi qu’un « poumon économique, un vivier d’innovation. » Et, a-t-elle ajouté, elle est auss « un idéal d’égalité, de traitement selon les mérites, de respect. »

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