Chammal : L’avion Atlantique 2 a dépassé les 2.000 heures de vol

C’est un nouveau palier que vient de franchir le détachement qui, armé alternativement par les flottilles 21F et 23F, met en oeuvre un avion de patrouille maritime Atlantique 2 dans le cadre de l’opération Chammal : ce type d’appareil vient en effet de dépasser le cap des 2.000 heures passées en mission au-dessus de l’Irak et de la Syrie. Ce seuil a été franchi après une mission sur Tall Afar, localité d’où l’État islamique (EI ou Daesh) vient d’être récemment chassé par les forces irakiennes, avec l’appui de la coalition.

Cependant, le rythme opérationnel semble avoir baissé d’un ton ces derniers mois. En 8 mois (entre septembre 2014 et mai 2015), l’Atlantique 2 de la Marine nationale avait effectué 1.000 heures de vol. Depuis, 1.000 autres sont donc venues s’ajouter en près de 28 mois. En réalité, cela s’explique par le changement de base de cet appareil. Initialement basé à al-Dhafra, aux Émirats arabes unis, il a été redéployé en Jordanie, c’est à dire au plus près du théâtre des opérations. Ce qui, théoriquement, avec sa grande autonomie, permet de doubler son temps de vol au-dessus de l’Irak ou de la Syrie.

« Ce cap des 2.000 heures de vol traduit l’importance de l’engagement français au sein de l’opération Inherent Resolve, à travers des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance », fait valoir l’État-major des armées.

Les missions conduites par l’Atlantique 2 vont de la collecte du renseignement, à l’établissement des « BDA » (Battle Damage Assessment, c’est à dire l’évaluation du résultat des frappes) en passant par la coordination de l’action des avions de la coalitoon (Strike coordination and reconnaissance – coordinator, ou SCAR-C). En outre, il peut être amené à réaliser des frappes, avec des bombes à guidage laser GBU-12, et à illuminer des cibles au profit d’un chasseur-bombardier.

Depuis mai dernier, l’Atlantique 2 basé en Jordanie dispose du nouveau système électro-optique MX20D, ce qui lui permet de prendre part à des missions de reconnaissance armée ou à des frappes planifiées en totale autonomie puisqu’il peut lui-même illuminer ses cibles (sans avoir recours à un autre aéronef).

Dans le fond, on pourrait penser qu’un Atlantique 2 fait une partie du travail d’un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), comme le MQ-9 Reaper. Mais ce serait faire une erreur, comme l’explique le lieutenant de vaisseau qui commande le détachement ATL2 en Jordanie.

« La présence de plusieurs capteurs et du personnel pour les armer nous permet de scruter à 360° là où un drone n’observe qu’une faible surface au sol à la fois » et « la tranche tactique de l’ATL2 est un véritable atout permettant de pouvoir analyser le renseignement recueilli dès sa saisie », explique-t-il.

D’ailleurs, un Atlantique 2 est régulièrement mis à la disposition de la force Barkhane, au Sahel, où il est complémentaire des 5 MQ-9 Reaper qu’utilise l’escadron de drones 1/33 Belfort depuis Niamey.

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