L’encadrement du nouveau service national reposera-t-il sur les seuls militaires?

Lors de son discours de politique générale prononcé en juillet devant le Parlement, le Premier ministre, Édouard Philippe, avait confirmé la mise en place d’un nouveau service national, avec des modalités définies d’ici la fin de cette année.

Or, durant la campagne présidentielle, M. Macron avait bel et bien parlé de remettre au goût du jour un « service militaire universel » d’une durée de seulement un mois, alors que ceux qui s’étaient proposés de le conseiller à cette époque préconisaient une « période citoyenne » deux fois plus longue.

Cela étant, les questions sur l’hébergement et l’encadrement des 600.000 conscrits se posent. De même que celle concernant le financement d’une telle mesure.

Dans l’entretien qu’il a donné à l’hebdomadaire Le Point, cette semaine, le président Macron a donné une petite indication sur le rôle qu’auront à jouer les militaires dans cette affaire.

« Nous devons devrons engager une réflexion profonde sur la condition militaire. C’est d’autant plus nécessaire qu’ils ont collectivement un rôle à tenir, au-delà même de l’action opérationnelle. Un rôle d’exemple. Un rôle d’encadrement aussi, lorsque nous aurons mis au point le nouveau système de service national », a en effet affirmé M. Macron.

Voilà des propos qui mériteraient d’être précisés… Les militaires (d’active ou réservistes) seront-ils les seuls à être sollicités pour encadrer ce service national ou bien sera-t-il fait appel à d’autres acteurs?

Si, durant la campagne, M. Macron a assuré que les Armées n’auront pas à supporter les coûts de ce retour de la conscription, il n’en demeure pas moins qu’elles seront « impactées » si elles doivent encadrer les conscrits. Dans leur rapport publié en juin dernier, les sénateurs Jean-Pierre Raffarin et Daniel Reiner avaient estimé qu’il fallait mobiliser, au minimum, 16.000 à 18.000 personnels pour encadrer 600.000 jeunes.

Le le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), n’est visiblement pas chaud à cette idée. « C’est 10 fois la force opérationnelle terrestre! Que se passe-t-il lorsque l’on est percuté par dix fois son poids? », avait-il demandé lors de son dernier passage devant la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et d’ajouter : « Déterminer la finalité du dispositif envisagé permettra ensuite de savoir qui fait quoi et donc de connaître la part dévolue aux militaires. En fonction de cette définition, nous serons en mesure de vous répondre si nous savons faire ou non et si oui, ce que nous ne pourrons plus faire. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]