Liban : Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est mis d’accord pour prolonger le mandat de la FINUL

Le renouvellement du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) aurait pu donner lieu à un bras de fer entre les partisans d’une action plus musclée de cette dernière, comme les États-Unis, et ceux qui ne voulaient rien changer aux missions fixées par la résolution 1701 votée en 2006, laquelle l’autorise à « prendre toutes les mesures pour éviter que son théâtre d’opérations ne soit utilisé pour des activités hostiles de quelque nature que ce soit, résister aux tentatives visant à l’empêcher par la force de s’acquitter de ses obligations. »

En effet, relayant les inquiétudes israéliennes, la diplomatie américaine estimait que la FINUL devait « augmenter ses capacités et son engagement à enquêter » sur les trafics d’armes dans le sud du Liban, lesquels bénéficieraient au Hezbollah, la milice chiite libanaise soutenue par l’Iran.

« La FINUL a une mission d’une importance vitale. Malheureusement, elle ne poursuit pas sa mission de manière agressive, et la situation sécuritaire dans le sud du Liban est devenue beaucoup plus dangereuse. Le Conseil de sécurité ne peut adopter une démarche habituelle dans de telles conditions. Nous appelons les membres du Conseil de sécurité à se joindre à nous pour prendre des mesures réelles pour faire de la Finul une mission de maintien de la paix plus forte et se défendre contre les forces de terreur au Liban et dans la région », avait ainsi plaidé Nikki Haley, la représentante des États-Unis auprès de l’ONU.

Finalement, la diplomatie américaine n’a pas exactement obtenu ce qu’elle cherchait puisque le mandat de la FINUL a été prolongé quasiment à l’identique pour un an supplémentaire par le Conseil de sécurité, conformément à ce que souhaitaient la France et l’Italie (principaux contributeurs de cette mission de l’ONU) ainsi que la Russie.

Ainsi, les Casques bleus ne seront pas autorisés à procéder, par eux-mêmes, à des fouilles dans les habitations susceptibles de servir de caches d’armes au Hezbollah, comme l’auraient souhaité les États-Unis. Toutefois, ces derniers ont obtenu l’insertion d’un paragraphe prévoyant de demander au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, « d’étudier les moyens de renforcer les efforts de la Finul, notamment pour sa visibilité sur le terrain, via des patrouilles et des inspections, dans son mandat et ses capacités actuels. »

Cet ajout, a fait valoir Sebastiano Cardi, le représentant italien auprès de l’ONU, « ne modifie pas le mandat de la Finul ». Et cette dernière « devra toujours œuvrer en assistance du Liban, notamment pour les inspections sur les armes », a-t-on fait observer du côté français.

Cela étant, les débats ont mis en lumière des divergences de vues sur la situation dans le sud du Liban. Ainsi, pour la représentante américaine, elle reste « très difficile », avec notamment « l’accumulation d’un arsenal (…) qui échappe au contrôle du gouvernement » libanais et au sujet duquel le commandement de la FINUL est « aveugle ».

A contrario, Anne Gueguen, la représentante adjointe de la France auprès de l’ONU a souligné que cette zone était restée « globalement stable depuis 10 ans » grâce à la FINUL, tout en évoquant la nécessité de préserver de « délicats équilibres ». « Les États-Unis ne vont pas rester les bras croisés alors que le Hezbollah se renforce pour préparer la guerre », a toutefois répondu Mme Haley.

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