La Russie essaie de rassurer les Européens sur la nature de l’exercice militaire Zapad 2017

Lors d’un déplacement à Varsovie, le 25 août, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a de nouveau appelé la Russie à respecter ses obligations en matière de manoeuvres militaires, alors que l’exercice Zapad 2017 doit bientôt se tenir en Biélorussie et dans l’enclave de Kaliningrad, avec d’importants moyens matériels et humains.

« Je demande à la Russie d’assurer le respect des obligations qui lui incombent en vertu du Document de Vienne de l’OSCE car la prévisibilité et la transparence sont particulièrement importantes lorsqu’on a augmenté l’activité militaire le long de nos frontières », a en effet déclaré M. Stoltenberg, lors d’une conférence de presse. Cela veut dire que des observateurs internationaux devraient assister à ces manoeuvres. Or, seulement deux représentants de l’Otan seront conviés… seulement pour assister à la « journée destinée aux visiteurs de haut rang ».

La tenue de cet exercice, qui doit commencer le 14 septembre, inquiète la Lituanie, l’Estonie, la Lettonie et la Pologne dans la mesure où ils craignent qu’il puisse servir de prétexte à d’importants mouvements de troupes près de leurs frontières. Troupes qui seraient ensuite susceptibles de rester sur place (ou, du moins, leurs équipements).

En outre, le fait qu’il aura lieu près du passage dit de Suwalki, qui, situé entre Kaliningrad et la Biélorussie, st le seul accès terrestre reliant les pays baltes aux autres pays de l’Otan et de l’Union européenne, n’est, de leur point de vue, guère rassurant. Enfin, le risque d’incidents est aussi à prendre en compte.

Face à ses inquiétudes, le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, a expliqué, ce 29 août, que « les exercices Zapad-2017 ont une portée antiterroriste et un caractère purement défensif », avant d’accuser les médias occidentaux de « faire circuler des mythes à propos de la soit-disant ‘menace russe' ».

« Certains sont allés jusqu’à affirmer que les exercices servent de base à l’invasion et à l’occupation de la Lituanie, de la Pologne ou de l’Ukraine », a observé M. Fomine.

Selon le ministère russe de la Défense, le scénario de Zapad 2017 prévoit de simuler l’infiltration de la Biélorussie et de Kaliningrad par des « groupes extrémistes » dans le but « d’organiser des actes terroristes » à des fins de déstabilisation. « L’ennemi est imaginaire, il n’a rien à voir avec la région » qui accueillera l’exercice, a affirmé le responsable russe.

Seulement, sur ce point, le général biélorusse Oleg Belokonev, qui s’est exprimé au même moment depuis Minsk, n’a pas dit exactement la même chose puisqu’il a parlé d’un scénario envisageant des tentatives de déstabilisation de la part d’une « coalition de pays à l’ouest, (…) là où se trouvent la Pologne, la Lituanie et la Lettonie. »

Officiellement, Zapad 2017 mobilisera 12.700 militaires (7.200 biélorusses et 5.500 russes). Enfin, selon les chiffres fournis par Moscou puisque ceux donnés par Minsk parlent de 13.800 soldats mobilisés. En outre, 10 navires, 70 aéronefs, 250 chars et 200 pièces d’artillerie seront impliqués.

Cela étant, la Lituanie a estimé que 100.000 soldats participeraient à ces manoeuvres. Sans aller jusqu’à donner de chiffres, le secrétaire général de l’Otan a affirmé, le mois dernier, qu’il avait « toutes les raisons de croire » que Zapad 2017 allait mobiliser « largement plus de troupes que les nombres donnés officiellement. »

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