Ayant rétabli ses relations avec l’Iran, le Hamas accroît son potentiel militaire

La guerre civile syrienne mit à mal les relations entre l’Iran et le Hamas après le refus du chef du mouvement palestinien, issu des Frères musulmans, Khaled Mechaal, d’apporter son soutien à Bachar el-Assad, alors qu’il avait trouvé refuge à Damas. Maintenant que ce dernier, parti à Doha (Qatar), a été remplacé, en mai dernier, par Ismaël Haniyeh, l’ancien Premier ministre de l’autorité palestinienne (2006-2014), le climat avec Téhéran s’est amélioré.

En effet, l’élection d’Ismaïl Haniyeh à la tête du Hamas avait été saluée par le général Qassem Soleimani, le chef de l’unité al-Qods des Gardiens de la Révolution. « Nous espérons renforcer nos liens avec le Hamas, l’allié de l’axe de résistance, capable de remettre la question palestinienne à l’ordre du jour (…) À cette fin, nous comptons sur vos efforts pour placer les Palestiniens au sommet de la lutte mondiale des musulmans », avait-il affirmé.

Désigné pour diriger le Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar, qui incarne l’aile dure de l’organisation islamiste, a confirmé, le 28 août, ce renouveau des relations avec Téhéran.

« Les relations avec l’Iran sont excellentes et l’Iran est le premier fournisseur d’armes et de fonds aux Brigades Ezzedine al Qassam [branche militaire du Hamas, ndlr] », a en effet affirmé Yahya Sinouar, lors d’une de ses rares apparitions médiatiques.

« Les relations se rétablissent et retrouvent leur niveau d’avant », a encore insisté cet ancien commandant des Brigades Ezzedine al Qassam. « Cela va se ressentir dans la résistance (contre Israël) et dans le programme (du Hamas) pour parvenir à la libération [des territoires palestiniens] », a-t-il ajouté.

« Le soutien militaire iranien au Hamas et aux brigades al-Qassam est stratégique », a-t-il encore lancé. « Nous construisons des missiles et nous entraînons nos hommes (…) nuit et jour », a-t-il ajouté.

Pour autant, Yahya Sinouar a précisé qu’un nouveau conflit avec Israël n’est pas la priorité du moment, même si le Hamas se préparait à cette fin. « Nous ne voulons pas d’une guerre et nous voulons nous en éloigner autant que possible pour que notre peuple puisse se détendre et respirer et pour pouvoir dans le même temps asseoir notre pouvoir », a-t-il dit.

Le soutien militaire de l’Iran au Hamas s’est jusqu’à présent traduit par des livraisons d’armes, notammenent de roquettes Fajr-5, d’une portée moyenne de 75 km et capables de transporter une charge explosive de 90 kg.

En novembre 2012, le général Ali Jafari, commandant des Gardiens de la Révolution, avait en effet indiqué que Téhéran avait « transféré des technologies pour la production de Fajr-5 à Gaza et que ces roquettes étaient fabriquées sur place. »

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