L’Otan ne laissera pas l’Afghanistan « redevenir un sanctuaire pour terroristes »

Alors que le président Trump vient d’annoncer le renforcement du contingent américain déployé en Afghanistan afin de ne pas créer un vide dans lequel s’engouffreraient les organisations terroristes, l’Otan n’entend pas être en reste.

Pour rappel, à la suite de la fin des opérations de combat de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), fin 2014, l’Otan a lancé la mission Resolute Support afin de continuer la formation et l’entraînement des forces de sécurité afghanes. Pour cela, 12.000 soldats ont été engagés en Afghanistan, dont les deux tiers sont américains.

« Notre objectif est de nous assurer que l’Afghanistan ne redevienne jamais un sanctuaire pour terroristes qui s’attaqueraient à nos propres pays », a en effet affirmé, ce 22 août, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan.

« L’Otan a actuellement plus de 12.000 soldats dans le pays. Ces dernières semaines, plus de 15 nations ont promis des contributions supplémentaires pour notre mission Resolute Support », a rappelé M. Stoltenberg.

Lors du dernier sommet de l’Alliance, plusieurs membres s’étaient effectivement engagés à renforcer leur présence militaire en Afghanistan, comme le Royaume-Uni et le Danemark. Et si aucun chiffre ne fut avancé à l’époque, des sources officieuses ont évoqué l’envoi, au total, de 2.500 à 3.000 soldats supplémentaires. Ces derniers viendraient donc s’ajouter aux 3.900 de plus que les États-Unis envisagent d’envoyer auprès des troupes afghanes.

« Nous nous attachons particulièrement à poursuivre le développement des forces spéciales, des forces aériennes », a par ailleurs précisé M. Stoltenberg, qui a aussi évoqué un effort pour « améliorer » l’organisation des forces afghanes.

« Avec le soutien de l’Otan, l’Afghanistan dispose maintenant de forces de sécurité comptant environ 350.000 soldats et policiers », a également souligné M. Stoltenberg.

Reste à savoir si ce renforcement des effectifs de la mission Resolute Support sera suffisant, alors que le gouvernement afghan peine à contenir les taliban. En mai, Dan Coats, le directeur national du renseignement américain avait estimé que « la situation politique et sécuritaire en Afghanistan allait presque certainement se détériorer tout au long de 2018, même avec une modeste augmentation de l’aide militaire des Etats-Unis et de leurs partenaires ». Et cela pour deux raisons : la mauvaise conjoncture économique afghane et les faibles « performances » de ses forces de sécurité.

Par ailleurs, sur les 98 groupes terroristes recensés par les Nations unies, 20 sont actifs dans la région formée par l’Afghanistan et le Pakistan (Af/Pak). « C’est la plus forte concentration de différents groupes dans le monde », avait souligné le général américain John Nicholson, le chef de la mission Resolute Support, de l’Otan.

« De toute évidence, il y a une menace pour la sécurité internationale encore en provenance d’Afghanistan […] Nous avons vu plusieurs groupes internationaux se rassembler en Afghanistan. Certains d’entre eux ont des ambitions locales, comme les taliban, mais la majorité de ces groupes ont des ambitions qui vont bien au-delà des frontières de l’Afghanistan », avait expliqué Franz-Michael Skjold Mellbin, l’envoyé spécial de l’Union européenne pour la région Af/Pak, au New York Times.

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