Les forces armées suédoises devraient bénéficier d’un bonus budgétaire en 2018

En 2013, le général Sverker Göranson, alors chef d’état-major des forces armées suédoises, avait lancé un pavé dans la mare en affirmant que la Suède ne tiendrait pas plus d’une semaine en cas « d’attaque limitée » de son territoire.

Puis, avec la crise ukrainienne, les violations répétées de son espace aérien et de ses eaux territoriales, l’intensification de l’activité militaire russe dans la région de la Baltique et les menaces de Moscou au sujet de son éventuelle adhésion à l’Otan, la Suède a repris en main sa politique de défense, en revenant notamment sur des dispositions prises après la fin de la Guerre froide.

Ainsi, une présence militaire permanente sur l’île de Gotland (stratégique en cas de conflit impliquant les pays baltes) a été rétablie, de même que le service militaire, suspendu en 2010. Par ailleurs, la Suède a actualisé son concept de « défense totale » et remis au goût du jour certains équipements que l’on croyait devenus inutiles, comme les systèmes de défense côtière.

En outre, Stockholm s’est rapproché de l’Otan et a multiplié les coopérations en matière de défense, en signant des accords avec ses voisins scandinaves (Finlande, Danemark et Norvège) ainsi qu’avec la Pologne et en rejoignant la force expéditionnaire commune (Joint Expeditionary Force, JEF) mise en place par le Royaume-Uni.

Signe que la menace militaire est prise au sérieux, le gouvernement suédois a renoncé à la vente aux enchères des fréquences hertziennes dites « en or » convoités par les opérateurs de télécommunications pour des « impératifs de sécurité nationale ».

Et, évidemment, Stockholm a mis un terme à la baisse de ses dépenses militaires. En 2015, ces dernières devaient augmenter de de 10,2 milliards de couronnes (1,1 milliard d’euros) sur la période 2016-2020.

Mais, le 16 août, le gouvernement de centre-gauche (minoritaire) a annoncé avoir trouvé un accord avec deux partis de l’opposition pour allouer aux forces armées suédoises près de 2 milliards de couronnes supplémentaires (200 millions d’euros) en 2018 et environ 6 milliards de couronnes au cours de la période 2018-2020. L’état-major avait évalué ses besoins en dépenses supplémentaires à 9 milliards de couronnes pour 2017-2020.

« Nous constatons une augmentation de l’activité militaire  dans notre région. « Cet argent supplémentaire envoie un signal important au monde qui nous entoure et il est bon pour la Suède », a commenté Peter Hultqvist, le ministre suédois de la Défense.

Ces ressources supplémentaires devraient servir à financer l’achat de nouveaux véhicules blindés et de munitions ainsi qu’à doper le recrutement. On devrait en savoir plus le 20 septembre, quand le projet de budget sera officiellement dévoilé.

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