L’US Army confirme son intention d’utiliser de la soie d’araignée pour la protection de ses soldats

La soie d’araignée présente des propriétés étonnantes : elle peut supporter une masse de plus de 45 tonnes par cm², tout en étant à la fois extrêmement légère et flexible. En outre, elle est cinq fois plus résistante que l’acier et trois fois plus que le Kevlar, utilisé pour les gilets pare-balles. De quoi intéresser les militaires…

Seulement, il y a problème de taille : comment produire assez de soie d’araignée en quantité industrielle pour s’en servir ensuite pour fabriquer des équipements de protection? Entretenir un élevage d’araignées n’est pas une solution : le rendement serait faible et ces bestioles se dévorent entre-elles.

Aux États-Unis, la société Kraig Biocraft Laboratories Inc a développé une solution assez prometteuse pour que les militaires américains s’y intéressent. L’an passé, l’US Amry lui a attribué un contrat d’un million de dollars pour concevoir, produire et fournir des matériaux en soie d’araignée « adaptés aux besoins de protection » de ses soldats. Et, le 2 août, 900.000 dollars supplémentaires ont été ajoutés à cette somme, afin de permettre la poursuite de la recherche dans ce domaine et passer à une étape supérieure.

« Lorsque j’ai fondé cette société, c’était avec le rêve qu’un jour nous travaillions avec l’armée américaine pour produire des matériaux ultra-performants pour nos combattants », a déclaré Kim K. Thomson, la Pdg de Kraig Biocraft Laboratories Inc.

« Nous sommes extrêmement heureux de poursuivre notre travail avec l’armée américaine pour fournir des matériaux révolutionnaires pour soutenir les combattants », s’est réjoui Jon Rice, un cadre de cette entreprise. « Dans le cadre de cette nouvelle phase, nous travaillerons en étroite collaboration » avec l’US Army, a-t-il ajouté. « Les utilisations potentielles de la soie d’araignée sont presque illimitées, mais l’un des plus grands honneurs est de pouvoir appliquer notre technologie pour servir ceux qui se consacrent à nous servir et à nous protéger tous », a-t-il fait valoir.

Pour disposer de soie d’araignée en quantité suffisante pour son produit « Dragon Silk », Kraig Biocraft Laboratories utilise des vers à soie génétiquement modifiés avec de l’ADN d’araignée. Mais cette approche n’est pas la seule. En effet, l’Université des sciences agricoles d’Uppsala (Suède) a adopté une autre approche.

Pour tisser sa toile, une araignée sécrète une solution protéique envoyé dans un canal étroit où l’acidité (ph) et la pression augmentent, ce qui provoque la liaison des protéines et donc la production de soie. Les chercheurs suédois ont donc eu l’idée de concevoir une « protéïne de soie » artificielle pouvant être produite en grande quantité.

Quoi qu’il en soit, pour l’US Army, la soie d’araignée pourrait d’abord servir à fabriquer des… sous-vêtements. En effet, de nombreux soldats blessés par des engins explosifs improvisés en Afghanistan et en Irak (1.378 entre 2001 et 2013) ont été touchés aux parties génitales. Aussi, le « Dragon Silk » permettrait de prévenir ce genre de blessures.

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