L’armée américaine bannit les drones du constructeur grand public chinois DJI

En juillet, un drone de loisir, comme on peut en trouver dans le commerce, a failli entrer en collision avec un avion F-22 Raptor qui venait d’amorcer son atterrissage. Aussi, le général Mike Holmes, le patron de l’Air Combat Command, a demandé une évolution de la législation en vigueur pour faire face à ce genre de situation.

Hormis le risque d’un usage terroriste, ces appareils peuvent en effet poser une menace de plus en importante pour le trafic aérien militaire étant donné que leur nombre est appelé à « exploser » d’ici 2021, la FAA (Federal Aviation Administration) ayant dit s’attendre à voir plus d’une 3 millions de drones de loisir en circulation. Et c’est sans compter ceux qui seront exploités à des fins commerciales, comme par Google et Amazon, qui testent des de livraisons avec de tels engins.

Or, aucune réglementation spécifique n’avait été jusqu’à présent adoptée aux États-Unis, les drones, y compris ceux de loisir, devant être traités comme un avion. Au mieux, les militaires américains étaient autorisés à les brouiller, mais pas à la détruire en cas de menace.

Mais cela vient de changer puisque, désormais, il est possible d’abattre les drones pouvant représenter une menace pour le personnel et les équipements des bases militaires. « Nous gardons le droit à l’auto-défense et en ce qui concerne (…) les drones qui opèrent au-dessus d’installations militaires, ces nouvelles directives nous permettent d’agir pour arrêter ces menaces », a expliqué un porte-parole du Pentagone. Ce qui veut dire, a-t-il précisé, qu’il est autorisé de « mettre hors d’usage, détruire, pister » les drones pouvant être dangereux.

Mais telle n’est pas la seule décision prise au sujet des drones. L’US Army vient en effet d’interdire l’utilisation des appareils du constructeur chinois SZ DJI Technology Co Ltd.

Ce dernier est connu pour commercialiser des drones de loisirs (que, par ailleurs, les jihadistes de l’EI ne se privent pas d’utiliser, voire de « bricoler », pour leurs opérations). Mais il fabrique également des appareils pour un usage professionnel. Et, l’US Army figure donc parmi ses (plus gros) clients, comme, du reste l’US Navy, qui a pris une mesure similiaire.

Ainsi, la décision de ne plus utiliser les drones de DJI a été prise après la diffusion d’un mémo émanant de l’US Army Research Laboratory dans lequel il est fait état de « vulnérabilités cybernétiques » potentielles liées aux produits du constructeur chinois.

Et il est demandé aux personnels de l’US Army de cesser immédiatement d’utiliser ces appareils, de désinstaller tous les logiciels DJI, de retirer les batteries et de « sécuriser » les équipements.

De son côté, DJI a réagi en se disant « surpris et déçu » par cette décision, d’autant plus que, fait valoir l’entreprise, elle a été prise sans qu’elle ait été préalablement consultée. « Nous sommes toujours heureux de travailler directement avec n’importe quelle organisation, y compris l’armée américaine, sur la gestion des problèmes de sécurité », a-t-il affirmé.

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