Décès de Jean-Paul Schlienger, un ancien agent de renseignement de la France Libre

La secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, a salué la mémoire de Jean-Paul Schlienger, un ancien agent de renseignement de la France Libre décédé le 7 août, en soulignant son « courage » et sa « détermination » dont il fit preuve dans « son engagement inlassable au service de la France. »

Né le 4 septembre 1925, à Paris, Jean-Paul Schlienger n’a pas 15 ans quand il répond à l’appel lancé par le général de Gaulle. Pendant deux ans, son activité consistera à diffuser essentiellement des journaux clandestins édités par la Résistance. Puis, il finit par rejoindre le Bureau central de renseignements et d’action (BCRA, n’ancêtre de la DGSE), le service de renseignement de la France Libre, en trichant sur son âge.

Comme le réseau Marco Polo et celui du lieutenant-colonel Hollard, Jean-Paul Schlienger s’intéresse de près aux missiles allemands V1, pour lesquels les Allemands construisent des sites de lancement dans le nord de la France. La communication des coordonnées de ces dernier permettra à la Royal Air Force mais aussi aux Forces aériennes françaises libres (FAFL) de les bombarder régulièrement.

D’après le ministère des Armées, l’équipe de Jean-Paul Schlienger a même réussi à s’emparer d’un V1 pour le livrer ensuite aux Britanniques. Dans un article que lui avait dédié le quotidien Le Figaro, en juin 2009, l’on apprend que l’engin « fut entièrement desossé en France pour en relever les plans détaillés avant d’être acheminé via Pont-Aven, à bord de deux navires de navires de la Royal Navy par deux chalutiers bretons ».

L’on n’en saura pas davantage, M. Schlienger ayant été très discret sur ses activités durant la guerre, adoptant l’adage « Keep your secret secret ».

À noter que l’Armia Krajowa (résistance polonaise) avait également réussi à se procurer un V-1 intact avant de l’expédier au Royaume-Uni grâce à la RAF.

Condamné à mort par contumace par le régime de Vichy, l’agent du BCRA tombe entre les mains de la Gestapo alors qu’il se trouvait à Paris, le 5 août 1944. Torturé pendant 10 jours, condamné à mort par un tribunal militaire allemand, il est finalement déporté à Buchenwald au lieu d’être fusillé. Quand il est libéré par les Américains, il ne pèse alors plus que 35 kg pour 1m82.

Il attendra d’avoir l’âge de 83 ans pour être fait chevalier de la Légion d’Honneur.

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