L’AT-802L Longsword, invité surprise du programme d’avion d’attaque léger de l’US Air Force

Cela fait maintenant presque dix ans que l’US Air Force et l’US Navy souhaitent se doter d’avions d’attaque légers pour des missions d’appui feu dans un environnement « permissif », comme en Afghanistan et en Irak. D’où le programmes « Imminent Fury » (ou « Combat Dragon II ») et LAAR (Light Attack/Armed Reconnaissance), qui n’ont jamais totalement abouti (excepté le second, qui a permis d’équiper la force aérienne afghane d’A-29 Super Tucano).

Pourtant, plusieurs arguments vont dans le sens d’une telle acquisition. Le premier est économique : pourquoi utiliser un chasseur-bombardier dont le coût de l’heure de vol peut atteindre les 44.000 dollars (comme le F-35) alors qu’un avion léger peut faire l’affaire? En outre, cela permettrait de ménager le potentiel d’appareils plus sophistiqués tout en se focalisant sur l’entraînement de leurs équipages pour des missions plus complexes. En clair, mieux vaudrait concentrer les moyens les plus onéreux là où ils feront vraiment besoin.

Cependant, il se pose la question du rayon d’action de ces avions d’attaque léger. Cela dépend des modèles mais, généralement, ils ne peuvent pas être ravitaillés en vol, ce qui suppose de les déployer au plus près des zones disputées, avec tout ce que cela comporte en matière de logistique et de sécurité.

Quoi qu’il en soit, dans un document intitulé « Restoring American Power », le sénateur John McCain, ancien candidat républicain à la Maison Blanche et actuellement président du comité sénatorial des Forces armées, a défendu l’idée de doter l’aviation américaine de 300 avions d’attaque légers. Et l’US Air Force est sur la même ligne, avec son programme OA-X, défendu par le général David Goldfein, son chef d’état-major.

Mais avant de lancer un nouveau projet d’avion, l’US Air Force veut d’abord voir si des appareils existants déjà sur le marché ne peuvent pas convenir à ses besoins. « Je ne suis pas intéressé par quelque chose qui nécessiterait beaucoup de recherche et de développement. Je suis à la recherche de quelque chose que je peux obtenir maintenant, à faible coût, qui peut fonctionner dans un environnement incontesté et nous fournir les capacités dont nous avons besoin », avait expliqué le général Goldfein, en mars dernier.

Pour cela, des évaluations doivent être conduites sur la base aérienne d’Holloman, au Nouveau-Mexique, à partir du mois d’août. Et l’on connaît la liste des candidats. Sans surprise, on y trouve l’AT-6B « Wolverine », une évolution du T-6 Texan II de Beechcraft Corp, de l’A-29 Super Tucano de Sierra Nevada Corp (associé à Embraer) et le Scorpion de Textron Aviation.

La présence d’un quatrième candidat est surprenante : il s’agit de celle de l’AT-802L (ou OA-8) Longsword, qui, conçu par Air Tractor Inc et L3, est une variante de l’AT-802U, que les Émirats arabes unis utilisent dans l’est de la Libye, en appui des opérations des troupes du maréchal Khalifa Haftar.

Selon les informations disponibles concernant cet avion, il aurait une endurance de plus de 10 heures et la capacité d’emporter 2.812 kg de charge utile. Il peut être mis en oeuvre depuis des pistes non préparées (comprendre : sommaire) et utiliser des bombes guidées. Doté du capteur EOS / IR Wescam MX-15 de L3 et du système de gestion de mission ForceX, il est en mesure d’effectuer des missions de reconnaissance et de surveillance.

« L’AT-802L Longsword offre une capacité hautement efficace basée sur une plate-forme robuste et éprouvée qui intègre des technologies de pointe développées par L3, ce qui en fait une solution simple et puissante », a fait valoir Jim Gibson, président de L3 Platform Integration et L3 Aircraft Systems.

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