Les forces afghanes continuent de subir de lourdes pertes

Par le passé, en Afghanistan, les combats perdaient de leur intensité à l’approche de l’hiver, notamment en raison des conditions climatiques, souvent rudes. Puis ils reprenaient de la vigueur au printemps, à l’occasion de la traditionnelle offensive lancée par le mouvement taleb afghan en avril ou en mai. Aujourd’hui, c’est de moins en mois le cas. En témoigne le niveau des pertes subies par les forces de sécurité afghanes.

Ainsi, selon le dernier rapport [.pdf] du Special Inspector General for Afghanistan (SIGAR), un organisme de contrôle dépendant du Congrès américain, 2.531 soldats et policiers afghans ont été tués entre le 1er janvier et le 8 mai 2017. Et 4.238 autres ont été blessés, ce qui signifie qu’ils ont été mis hors de combat le temps de se remettre de leurs blessures.

Ces pertes sont quasiment équivalentes à celles subies par les forces afghanes au cours de la même période, en 2016. Lors des 10 premiers mois de l’an passé, 6.785 soldats et policiers afghans avaient perdu la vie.

Le rapport du SIGAR précise le bilan de l’attaque contre la base du 209e Corps d’armée implantée près de Mazar-i-Sharif (nord). Revendiquée par les taliban, elle aurait ainsi fait 250 tués parmi les soldats afghans.

Quoi qu’il en soit, les forces afghanes perdent, en moyenne, 20 personnels par jour. Pour autant, le mouvement taleb n’a pas augmenté significativement son influence dans le pays.

Ainsi, le gouvernement de Kaboul contrôle 59,7% des 407 districts que compte le pays, comme c’était le cas lors du précédent trimestre. L’insurrection (taliban et branche afghano-pakistanaise de l’État islamique – EI-K) a mis la main sur 11 districts et exerce son influence dans 34 autres, où vivent 3 millions d’Afghans.

Cependant, il ne faut pas se fier aveuglément à ces chiffres. Ainsi, les forces afghanes, appuyées par le contingent américain, ont ainsi récemment réussi à reprendre aux taliban le district clé de Nawa, dans la province du Helmand. Mais, dans le même temps, elles en ont perdu trois autres, dans celles de Paktia, Faryab et Ghor.

Reste que le nombre d’incidents sécuritaires – 6.500 – a quand même augmenté de 21% et que celui des victimes civiles a atteint un niveau record au cours de premier semestre, à en juger par les chiffres donnés par la Mission d’assistance des Nations unies à l’Afghanistan (MANUA).

Cela étant, les pertes subies par les forces afghanes restent à niveau très préoccupant. Elles sont en grande partie liées à un encadrement défaillant, au manque de moyens et aux tactiques employées. D’après les militaires américains, l’armée afghane  subit en effet 10 fois plus de pertes quand elle défend un poste de contrôle que lorsqu’elle mène une offensive.

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