Le Pentagone envisage de livrer des missiles antichars à l’Ukraine

Alors qu’elles étaient déjà tendues, les relations entre les États-Unis et la Russie se sont encore dégradées depuis le vote, la semaine passée, par le Congrès de nouvelles sanctions visant Moscou pour son ingérence dans la campagne présidentielle américaine, son annexion de la Crimée et son soutien aux séparatistes du Donbass (sud-est de l’Ukraine).

Et justement, s’agissant de l’Ukraine, le département d’État et le Pentagone ont l’intention de livrer aux forces ukrainiennes des missiles antichars Javelin ainsi que des systèmes de défense aérienne afin de dissuader la Russie de continuer à soutenir les séparatistes du Donbass. Une telle mesure avait été écartée par Barack Obama, le prédécesseur de Donald Trump à la Maison Blanche, craignant sans doute, comme d’autres dirigeants européens, d’envenimer davantage la situation alors que les accords de paix signés Minsk 2 devaient garantir un cessez-le-feu.

Seulement, telle n’est pas l’approche du Pentagone et du département d’État. « Avec plus de mille violations du cessez-le-feu par jour et des morts quotidiennes, il est impossible de parler de conflit gelé ou de stabi­lisation. Il s’agit d’une vraie guerre, brutale », a ainsi récemment fait valoir Kurt Volker, le représentant spécial américain pour l’Ukraine. Et pour ce dernier, l’objectif de Moscou est de « maintenir la pression sur Kiev et d’accentuer la coupure entre le Donbass et le reste de l’Ukraine. » Aussi, selon lui, parlant d’un « scénario dynamique », la livraison de missiles antichars aux forces ukraniennes modifierait le rapport de forces sur le terrain.

Mais M. Volker n’est pas le seul à être sur cette ligne. Selon le Wall Street Journal, le chef du Pentagone, James Mattis, est aussi favorable à un tel plan. Plan qui doit encore être approuvé par Donald Trump.

Le sera-t-il? Un responsable du Conseil de la sécurité nationale, à la Maison Blanche, a confié à USA Today que l’exécutif américain « n’a pas exclu de fournir des armes défensives à l’Ukraine. »

Seulement, l’on voit mal Donald Trump, dont certains membres de son entourage sont accusés de collusion avec la Russie, donner son accord après ses déclarations de la semaine passée. Dans un message diffusé via Twitter, il avait en effet accusé, sans preuve, l’Ukraine d’avoir « déployé des efforts pour saboter » sa campagne électorale pour favoriser Hillary Clinton, sa rivale démocrate.

En attendant, la Russie n’a pas manqué de réagir à l’éventualité d’une livraison d’armes américaines à l’Ukraine. « Nous croyons que toutes les parties, en particulier les pays qui revendiquent un rôle dans le règlement de la situation, doivent éviter de s’engager dans des actions susceptibles de provoquer une augmentation de la tension dans une région aussi difficile », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

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