La Corée du Nord ne maîtriserait pas encore totalement la technologie des missiles intercontinentaux

La Corée du Nord a présenté son second tir d’un missile balistique intercontinental Hwasong-14 comme étant un succès. Et, au vu des données relatives au vol de cet engin, il est difficile de dire le contraire dans la mesure où il est allé plus haut et plus loin que celui lancé le 4 juillet dernier.

Ainsi, le premier missile tiré ce jour-là avait atteint l’altitude de 2.802 km et volé pendant 39 minutes sur 900 km. Le second, lancé le 28 juillet, s’est élevé à 3.274,9 km d’altitude et a parcouru près de 1.000 km. Ce qui veut dire que, selon sa trajectoire, le Hwasong-14 pourrait théoriquement menacer non seulement l’Alaska mais d’autres États américains.

Mais en théorie seulement. Car il ne faut pas se fier aux apparences. Déjà, le 18 juillet, le chef d’état-major interarmées adjoint américain, le général Paul Selva a mis un bémol sur la capacité de la Corée du Nord à frapper les États-Unis à court terme.

« Je (…) ne suis pas convaincu que les tests effectués (par les nord-Coréens) le 4 juillet aient montré qu’ils étaient capables de frapper les Etats-Unis avec précision (…) ou avec succès », a-t-il en effet affirmé, lors d’une audition au Sénat.

Et l’essai du 28 juillet n’a pas démenti ses propos. En effet, Michael Elleman, un expert de l’International Institute for Strategic Studies (IISS), a également relativisé la capacité du missile nord-coréen. En effet, ce dernier ne serait pas en mesure d’emporter une charge militaire (comme une ogive nucléaire). Du moins, c’est ce que suggèrent les images montrant la chute du Hwasong-14 au large des côtes japonaises.

Ainsi, la partie du missile susceptible de contenir une ogive – le véhicule de rentrée – n’a pas résisté aux effets conjugués de la chaleur et de la friction de l’air au moment de revenir dans l’atmosphère : il aurait commencé à se désintégrer à 4 km d’altitude, en perdant « plusieurs couches présentes à sa surface », explique Michael Elleman.

« Une conclusion raisonnable fondée sur une preuve vidéo est que le véhicule de rentré du Hwasong-14 n’a pas survécu lors de son deuxième test. Si cette évaluation reflète fidèlement la réalité, les ingénieurs nord-coréens n’ont pas encore maîtrisé les technologies de réintégration et il leur reste du travail à faire avant que Kim Jong Un puisse avoir un ICBM capable de frapper le continent américain », conclut l’expert de l’IISS.

Cependant, il est indéniable que les progrès de la Corée du Nord en la matière sont étonnemment rapides. Et ce problème pourrait être réglé d’ici l’année prochaine, estime Michael Elleman.

Par ailleurs, le Pentagone a décélé, à en croire CNN, un niveau d’activité « très inhabituel et sans précédent » relatif aux sous-marins nord-coréens. Et cela, après un troisième essai (en un mois) d’éjection d’un missile balistique mer-sol effectué le 30 juillet au chantier naval de Sinpo.

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