Missile intercontinental nord-coréen : Le président Trump « ne permettra plus » l’inaction de la Chine

À chaque nouveau tir de missile nord-coréen, il n’y a qu’une seule chose qui change : la portée de l’engin lancé. Pour le reste, les déclarations des uns et des autres, ainsi que leurs réactions, sont toujours les mêmes. Et cela traduit par une impuissance certaine face au problème que pose la Corée du Nord.

Début janvier, le président américain, Donald Trump, avait assuré que Pyongyang ne disposerait jamais d’une arme nucléaire susceptible d’atteindre le territoire des États-Unis… Or, la Corée du Nord disposerait suffisamment de matière fissile pour concevoir jusqu’à une vingtaine de têtes nucléaires et aussi d’un modèle de missile balistique intercontinental (ICBM), appelé Hwasong-14, qui a donc fait l’objet de deux tirs, les 4 et 28 juillet.

La réaction de la Corée du Sud et de son allié américain à ces deux lancements nord-coréens a été identique : tirs de missiles ATACMS et Hyunmoo II et survol de la péninsule par deux bombardiers stratégiques B-1B Lancer de l’US Air Force. Et il est difficile d’en faire davantage, sauf à enchaîner les manoeuvres militaires conjointes, susceptibles de renforcer encore plus la détermination de Pyongyang à développer son arsenal. En clair, il est compliqué de sortir de ce cercle vicieux.

« Si nous y sommes amenés, nous sommes prêts à répondre avec une force rapide, létale et écrasante au moment et à l’endroit que nous déciderons », a cependant déclaré le général Terrence O’Shaughnessy, commandant des forces aériennes américaines dans le Pacifique.

Cela étant, Washington mise sur la Chine pour contenir les ambitions et calmer les ardeurs de son allié nord-coréen. Sauf que, jusqu’à présent, Pékin souffle le chaud et le froid, se contentant seulement de dénoncer les violations des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies par Pyongyang. D’où l’impatience exprimée, à nouveau, par le président Trump.

« Je suis très déçu par la Chine. Nos stupides [foolish, en version originale, qui peut prendre aussi le sens de déraisonnable, de ridicule] anciens dirigeants l’ont laissée engranger des milliards de dollars par an, pourtant ils ne font RIEN pour nous avec la Corée du Nord, hormis parler », a lancé M. Trump via Twitter. « Nous ne permettrons plus que cela continue. La Chine pourrait facilement résoudre ce problème! », a-t-il insisté.

En attendant, et comme les fois précédentes, il est question de porter à nouveau le cas nord-coréen devant le Conseil de sécurité des Nations unies, avec l’objectif d’adopter une résolution visant à accroître encore les sanctions à l’égard de Pyongyang.

Le chef de la diplomatie japonaise, Fumio Kishida, a ainsi dit avoir convenu, avec son homologue américain, Rex Tillerson, d’aller vers cette voie « en travaillant sur la Chine et la Russie », ces deux pays disposant d’un droit de veto en leur qualité de membres permanents du Conseil de sécurité.

Or, comme l’a affirmé M. Tillerson, après le second tir d’un missile intercontinental nord-coréen, Pékin et Moscou ont une « responsabilité spéciale » dans l’aggravation de la menace « en tant que soutiens économiques du programme nucléaire balistique » de Pyongyang. Qui plus est, les six séries de sanctions déjà infligées à la Corée du Nord n’ont eu aucun effet sur ses ambitions nucléaires et balistiques.

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