Le nouveau porte-avions USS Gerald Ford officiellement mis en service au sein de la marine américaine
« L’acier américain et des mains américaines ont fabriqué un message de 100.000 tonnes au reste du monde : la puissance américaine ne connaît pas d’égale », a commenté le président Trump, à l’occasion de la cérémonie marquant l’entrée en service du porte-avions USS Gerald Ford, le 22 juillet, à Norfolk. « Quels que soient les horizons où se rendra ce navire, nos alliés dormiront tranquilles, et nos ennemis trembleront de peur », a-t-il ajouté.
Plus grand navire de guerre construit à ce jour avec ses 97.000 tonnes à pleine charge pour une longueur de 337 mètres et un maître-bau de 78 mètres, l’USS Gerald Ford accumule les superlatifs. Par rapport aux porte-avions de la classe précédente [Nimitz, ndlr], ce bâtiment bénéficie de plusieurs innovations technologiques, comme ses 4 catapultes électromagnétiques (EMALS), qui remplacent celles à vapeur, ses chaufferies nucléaires, qui, trois fois plus puissantes, n’auront pas besoin d’être rechargées en combustible avant 30 ans ou encore son blindage électromagnétique (DAPS, Dynamic Armor Protection System), censé garantir l’intégrité de ses parois intérieures contre les effets d’un projectile à charge creuse.
En outre, tout a été pensé pour optimiser les opérations aériennes. Pouvant emporter jusqu’à 75 aéronefs (F-35C, F/A-18 Super Hornet, E/A-18 Growler, E-2D Hawkeye, C-2 Greyhound, hélicoptères et drones), l’USS Gerald Ford pourra assurer 160 sorties aériennes par jour, soit 25% de plus par rapport à ses prédécesseurs de la classe Nimitz.
Mis en oeuvre, grâce une automatisation poussée au maximum, par un équipage « réduit » de 4.460 marins (soit 700 à 1.000 de moins par rapport aux porte-avions américains actuels), l’USS Gerald Ford dispose de missiles RIM-162 ESSM et RIM-116 Rolling Air Frame aisni que du système Phalanx CIWS pour assurer sa défense aérienne. Il est en outre doté de missiles anti-navire. Enfin, il est équipé d’un radar à antenne active multifonction bande-X Raytheon AN/SPY-3, qui lui permettra d’assurer une surveillance permanente à 360 degrés.
La construction de ce porte-avions, qui n’a pas été épargnée par les retards, aura coûté 12,6 milliards de dollars (sans compter les frais de recherche et de développement, évalué à près de 5 milliards de dollars). Mais, étant donné que les opérations de maintenance seront moins nombreuses, l’US Navy estime qu’elle pourra économiser jusqu’à 4 milliards de dollars sur la durée de vie du navire.
Le président Trump a déjà eu l’occasion de dire qu’il souhaitait doter l’US Navy de 12 porte-avions (contre 11 actuellement, avec l’admission de l’USS Gerald Ford). Pour autant, il a critiqué les surcoûts et les retards ayant affecté la construction de ce navire. « Nous ne voulons pas de surcoûts. Nous voulons les meilleurs équipements, mais livrés en avance et en-dessous du budget », a-t-il en effet déclaré.
L’admission de l’USS Gerald Ford au service actif ne veut pas dire qu’il est déjà apte à effectuer son premier déploiement opérationnel. Compte tenu des innovations technologiques qu’il emporte, il lui faudra monter progressivement en puissance. Aussi, sa première mission n’est pas prévue avant au moins 2020.
Cela étant, le Government Accountability Office (GAO), que l’on peut comparer à la Cour des comptes française, avait dit craindre, dans un rapport publié en 2013, que « certains systèmes clés » de ce nouveau porte-avions « continueront de connaître des manques importants de fiabilitéq ui affecteront sans doute les coûts pour le gouvernement et limiteront [son] efficacité opérationnelle du navire », même après son entrée en service. L’on verra donc, dans les mois qui viennent, ce qu’il en sera effectivement.
En attendant, la construction de l’USS John F. Kenney, qui sera le second porte-avions de la classe « Gerald Ford », a déjà commencé. Suivra ensuite celle de l’USS Enterprise.