Le britannique BAE Systems ne veut pas rester à l’écart d’un nouveau projet d’avion de combat

L’idée de « développer un système de combat aérien européen, sous la direction » de la France et de l’Allemagne, « pour remplacer leurs flottes actuelles d’avions de combat sur le long terme, telle qu’elle a été annoncée le 13 juillet par le président Macron et la chancelière allemande, Angela Merkel, a de quoi rendre sceptique. Et les explication confuses données par la ministre des Armées, Florence Parly, à l’antenne de RTL, le lendemain, n’ont pas dissipé le brouillard…

Pour commencer, on ne sait pas trop de quoi il est question. L’Allemagne a effectivement d’un nouvel appareil pour remplacer ses Tornado à partir de 2025 et s’informe, à cette fin, sur le F-35 de Lockheed-Martin. Dans le même temps, elle a confié à Airbus le soin d’imaginer un nouvel avion de combat, qui serait un « système de systèmes ».

Quant à la France, le besoin d’un nouvel avion de combat n’est pour le moment pas avéré, le Rafale devant évoluer vers le standard F-4. En outre, elle s’est engagée avec le Royaume-Uni à développer le Système de combat aérien futur (SCAF), avec le concours de Dassault Aviation et de BAE Systems. Cela voudrait-il dire que l’annonce de M. Macron et de Mme Merkel sonnerait le glas de ce projet? Mystère.

En tout cas, pour le groupe britannique de défense, il n’est pas question de rester à l’écart d’un nouveau programme européen d’avion de combat. C’est en effet ce qu’a déclaré Chris Boardman, responsable de l’aviation militaire chez BAE Systems, à l’occasion du Royal International Air Tattoo, la semaine passée.

Interrogé si son groupe n’allait perdre de l’influence après l’annonce franco-allemande, M. Boardman s’est voulu rassurant. D’une part, BAE Systems est impliqué dans le développement de l’avion de combat de 5e génération turc TFX. Et d’autres part, il a fait valoir que le projet SCAF n’était pas menacé. « Nous avons un contrat pour développer un démonstrateur, pour lequel nous travaillons en étroite collaboration avec Dassault », a-t-il dit.

Cela étant, le projet franco-allemand est susceptible de changer la donne. Et avec le Brexit, BAE Systems pourrait perdre en influence, après avoir pris une part importante dans les programmes Tornado et Eurofighter (voire Jaguar dans les années 1960).

Aussi, le groupe britannique « veut participer à tout nouveau projet européen d’avion de combat », a dit M. Boardman. « Je ne peux pas dire ce que ce sera, ni quand ça sera. Mais d’une manière ou d’une autre, le Royaume-Uni et BAE Systems auront une participation », a-t-il dit. Si la France et l’Allemagne ferment la porte à toute autre coopération, l’industriel pourrait regarder vers la Suède, qui, avec Saab, est un des rares pays européens à avoir des compétences en matière d’aviation militaire.

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