Il sera encore beaucoup question du budget des Armées cette semaine…

Les 850 millions d’euros demandés aux ministère des Armées par celui de l’Action et des Comptes publics, n’en finissent pas de faire des vagues. Déjà, la réaction du général de Villiers, chef d’état-major des armées (CEMA) lors d’une audition devant la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale, n’a pas été appréciée par le président Macron. Et ce dernier ne s’est pas privé de le recadrer séchement, à la veille du 14-Juillet. Et pour beaucoup, on assisterait là à la première crise du quinquennat…

D’autant que les choses n’en sont pas restées là. Après « l’avoinée » reçue publiquement, le général de Villiers a répondu à froid, non sans tact, en publiant une « lettre à un jeune engagé » ayant pour thème la « confiance ».

Puis, dans les colonnes du Journal du Dimanche, le président Macron a fait valoir que « si quelque chose oppose le chef d’état-major des armées au président de la République, le chef d’état-major des armées change », tout en assurant que le général de Villiers gardait « toute » sa confiance, à la condition de « savoir quelle est la chaîne hiérarchique et comment elle fonctionne, dans la République comme dans l’Armée. »

Maintenant, il reste à voir la décision que prendra le général de Villiers d’ici le 21 juillet prochain, date d’un entretien qu’il aura en tête à tête avec le chef de l’État. Démissionnera? Démissionnera pas?

« Ils vont se voir, ils vont échanger. Ils vont prendre une décision ensemble. Emmanuel Macron lui a confirmé sa confiance en le prorogeant dans ses fonctions. Il faut qu’ils discutent, ils vont le faire », a déclaré, ce 17 juillet, Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement. Le général de Villiers, « c’est un militaire. Il sait aussi le sens de l’autorité. Je pense qu’un militaire sait que le rappel à l’ordre est nécessaire dans le management entre deux hommes qui vont discuter », a-t-il ajouté.

Cette affaire, qui trouble les rangs de la majorité, connaîtra-t-elle alors son épilogue? Pas si sûr. On verra ce que le Parlement en dira quand il aura à se prononcer sur ces coupes budgétaires, dont une partie de l’opinion a du mal à les comprendre étant donné que la France est en « guerre » et que le pays a connu deux attaques terroristes d’envergure. Enfin, rien n’oblige le général de Villiers à remettre sa démission : les militaires n’auraient pas compris s’il n’avait pas bronché, son rôle étant de s’assurer que les armées ont les moyens en adéquation avec leurs missions. Aussi, il a tout intérêt à rester en place, afin de défendre le « bout de gras », comme il a su le faire jusqu’ici, avec franchise, devant les parlementaires.

S’agissant du président Macron, exiger la démission du général de Villiers ne serait pas la meilleure des solutions. Comme il vient de le prolonger à son poste jusqu’en juillet 2018, il donnerait l’impression de se déjuger, d’autant plus qu’il n’a rien à lui reprocher, si ce n’est son verbe un peu haut lors de son audition devant les députés. Ensuite, ce serait perçu comme un geste d’autoritarisme et non d’autorité. Enfin, les militaires prendraient mal la chose, eux qui ont pu avoir l’impression d’avoir servi sa communication visant à asseoir sa stature présidentielle.

Quant à la ministre des Armées, Florence Parly, qui se fait très discrète (hormis son entretien donné à RTL le 14 juillet), son agenda sera dominé par les question budgétaires cette semaine. Ainsi, elle rencontrera Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, le 20 juillet, dès 7h30 du matin. Auparavant, elle aura probablement à répondre aux question des députés lors de la séance des questions au gouvernement. Enfin, elle aura un entretien avec la Premier ministre, Édouard Philippe, le même jour où le président Macron aura un tête-à-tête avec le général de Villiers.

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