Le président Macron promet de porter le budget des armées à 34,2 milliards d’euros en 2018 et rappelle le général de Villiers l’ordre

Le président Macron n’a pas enclenché la marche arrière : les Armées devront trouver 850 millions d’euros d’économies d’ici la fin de l’année pour satisfaire le ministère de l’Action et des Comptes publics. Toutefois, a-t-il assuré, lors de la traditionnelle réception donnée la veille du 14-Juillet à l’Hôtel de Brienne, le ministère des Armées pourra compter sur un budget de 34,2 milliards d’euros dès l’an prochain, dont 650 millions seront alloués aux opérations extérieures.

« Dès 2018 donc, en plein accord avec le Premier ministre, nous entamerons cette remontée du budget du ministère des armées, dont les crédits budgétaires seront portés à 34,2
milliards d’euros, dont 650 millions d’euros de provisions Opex », a en effet annoncé le président Macron.

« Parce que c’est ce que nous vous devons, parce que c’est l’engagement que j’ai pris. En aucune façon parce que quelques commentaires se seraient élevés », a-t-il ajouté, en appelant les officiers au devoir de réserve. Et cela alors que le premier d’entre-eux, le général Pierre de Villiers, s’est vigoureusement élevé contre ces 850 millions d’économies qui lui ont été imposés. « Je ne me laisserai pas ‘baiser’ comme ça », a-t-il lâché, lors d’une audition devant les députés de la commission de la Défense. Et si un « coup de pouce » lui a été promis en 2018, il a aussi dit : « Je suis c…, mais je sais quand on veut m’avoir. »

« Je considère pour ma part qu’il n’est pas digne d’étaler des débats sur la place publique. J’ai pris des engagements, je suis votre chef. Les engagements que je prends devant les
concitoyens, devant les armées, je sais les tenir et je n’ai à cet égard besoin de nulle pression, de nul commentaire », a poursuivi le chef de l’État. En clair, silence dans les rangs : Jupiter a dit! Mais on verra si ses annonces seront suivies d’effet. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, ne se fait guère d’illusion. « 2018, c’est l’année la pire », a-t-il dit, sur le plateau de France 2, ce 13 juillet. Et pour cause : il faudra trouver 20 milliards d’économies et compenser les 11 milliards de baisse d’impôts promises .

« J’aime le sens du devoir, j’aime le sens de la réserve qui a tenu nos armées là où elles sont aujourd’hui. Et ce que j’ai parfois du mal à considérer dans certains secteurs, je l’admets
encore moins quand il s’agit des armées », a insisté M. Macron. C’est sûr : mettre la poussière sous le tapis, c’est la meilleure façon de faire avancer les choses… Mais ce serait confondre obéissance et servilité. Ce qui est d’ailleurs dommage : le chef de l’État avait bien commencé son mandat, en donnant des gages à la communauté militaire. Car même la hausse du budget qu’il vient de promettre n’est pas suffisante pour garantir les 2% du PIB d’ici 2025, conformément à l’engagement qu’il a pris durant la campagne présidentielle. Surtout après les coupes de 850 millions d’euros.

« L’effort à consentir est de l’ordre de deux milliards d’euros supplémentaires par an, en vue d’atteindre les 2 % du PIB en 2022, pensions et surcoûts d’opérations extérieures et intérieures inclus. Cette cible paraît en ligne avec l’ambition fixée par le Président de la République d’atteindre ces 2 % en 2025 mais hors pensions et surcoût d’opérations extérieures. Le budget de la défense se trouverait ainsi porté à 35,5 milliards d’euros constants en 2018, 37,5 milliards en 2019 et 39,5 milliards en 2020 », a en effet fait valoir un récent rapport du Sénat, rédigé par Jean-Pierre Raffarin et Daniel Reiner.

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