Le Gripen E/F du constructeur suédois Saab ne sera pas le prochain avion de combat belge

Après le forfait de Boeing, qui a renoncé à présenter son F/A-18 Super Hornet à l’appel d’offres lancé par la Belgique pour trouver un successeur au F-16 de sa force aérienne, c’est au tour du constructeur suédois Saab, qui soumettait son JAS-39 Gripen E/F de jeter l’éponge. L’annonce a été faite le 10 juillet par la Försvarets Materielverk (FMV), l’équivalent suédois de la Direction générale de l’armement française.

La raison avancée est que les exigences de Bruxelles exigeraient de Stockholm une « une politique étrangère et un mandat politique suédois qui n’existent pas aujourd’hui. » Aussi, « la Suède et la FMV ont décidé de ne pas soumettre de réponse » à l’appel d’offres lancé par la Belgique, a ainsi fait savoir l’agence suédoise.

Cette décision a été prise après l’examen du Request for Government Proposal (RfGP) émis par la Belgique dans le cadre de son programme Air Combat Capability Program (ACCaP), qui vise à acquérir 34 nouveaux avions de combat pour remplacer ses actuels F-16 pour un montant total de 3,573 milliards d’euros.

« La raison principale est que, dans son RfGP, la Belgique demande notamment de la part du pays fournisseur un soutien opérationnel étendu. Ceci nécessite une politique étrangère et un mandat politique suédois qui n’existent pas à ce jour. Par conséquent, la Suède et FMV ont décidé de ne pas répondre à la demande belge. Saab respecte cette décision », a résumé Per Alriksson, le responsable de l’industriel suédois qui menait jusqu’alors la campagne de promotion du Gripen en Belgique.

« La Belgique est un pays important pour Saab, avec beaucoup d’opportunités économiques, et nous continuerons à collaborer avec l’industrie locale, même après cette décision », a aussi confié M. Alriksson à l’agence Belga.

De son côté, le ministère belge de la Défense a pris acte du désistement suédois et a remercié la FMV « pour la coopération ouverte et constructive durant ces trois dernières années. »

Désormais, il ne reste plus que trois candidats en lice, à savoir le Rafale F3R de Dassault Aviation, dont la candidature est portée par la DGA, l’Eurofighter Typhoon, soutenu par le ministère britannique de la Défense et le F-35A de Lockheed-Martin, défendu par le Joint Program Office (JPO).

Pour Saab, il s’agit de la seconde déconvenue en moins d’une semaine. En effet, le 6 juillet dernier, le ministère bulgare de la Défense, Krassimir Karakachanov, a annoncé que le report des discussions portant sur l’achat éventuel de 8 Gripen C/D pour 858 millions de dollars.

Le choix de l’avion de suédois pour remplacer les MiG-29 des forces aériennes de ce pays avait été annoncé par un gouvernement intérimaire qui, visiblement, n’avait pas de mandat pour cela. Une enquête a d’ailleurs été confiée à une commission parlementaire.

« Il n’y aura pas de négociations pour (acheter) un nouvel avion jusqu’à ce que la commission parlementaire fasse une déclaration », a en effet déclaré M. Karakachanov. « Le Parlement se tient au-dessus du gouvernement. S’il n’y a pas d’autres recommandations, nous travaillerons sur le projet actuel », a-t-il ajouté.

La création de cette commission aurait été motivée par le refus du gouvernement intérimaire d’évaluer une offre du Portugal portant sur la vente de F-16 d’occasion. Elle sera également chargée de vérifier sur le président bulgare, Roumen Radev n’a pas cherché à influencer le choix en faveur du Gripen.

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