La frégate « Montcalm » termine sa carrière tandis que la FREMM Languedoc entre en service

Ce n’est pas tous les jours que cela arrive. Le 4 juillet, le chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM), l’amiral Christophe Prazuck, a admis au service actif deux nouveaux navires, à savoir le Bâtiment multimissions (B2M) Champlain, qui, récemment arrivé à La Réunion, remplace le BÂtiment de TRAnsport Léger (BATRAL) « La Grandière », et la Frégate Multimissions (FREMM) « Languedoc ».

Livrée à la Marine nationale en mars 2016, la FREMM Languedoc a franchi plusieurs étapes avant d’être admise au service actif. D’abord en obtenant sa « qualification opérationnelle sans réserve » à l’issue d’un stage de mise en condition opérationnelle (MECO), puis en effectuant plusieurs missions, dont un déploiement de longue durée (104 jours) en Atlantique nord et en Arctique. Affectée à Toulon et désormais apte au coùbat, elle rejoint ainsi les FREMM Aquitaine et Provence.

Pour rappel, une FREMM est mise en oeuvre par un équipage réduit de 108 marins. Conçu pour des missions allant de la lutte anti-sous-marine et anti-navire à la maîtrise d’une zone d’opération maritime en passant par la frappe de précision dans la profondeur avec ses 16 MdCN [Missile de croisière naval, ndlr], ce navire est doté du système de combat de dernière génération SETIS, de deux sonars (1 remorqué et 1 de coque), de systèmes de guerre électronique, de 16 missiles surface-air Aster 15, de 8 missiles mer-mer Exocet, de 19 torpilles MU-90, de 4 mitrailleuses, dont 2 téléopérées, d’un canon de 76 mm et d’un hélicoptère de type NH-90 NFH « Caïman ».

L’entrée en service de la FREMM Languedoc a donc permis le retrait de la frégate anti-sous-marine (FASM) de type F70 « Montcalm ». Ce dernier a officiellement eu lieu le 3 juillet, à Toulon, en présence de l’amiral Marc de Briançon, commandant la Force d’Action Navale. Initialement, il aurait dû avoir lieu plus tôt… Mais avec la vente, à l’Égypte, de la FREMM « Normandie », la Marine nationale avait été contrainte de revoir ses plans et de prolonger la carrière du « Montcalm » et du « Jean de Vienne ».

Entré en service en mai 1982, le « Montcalm » est la troisième frégate de type F-70 à être retirée du service, après le Georges Leygues en 2013 et le Dupleix en 2014. Nécessitant un équipage deux fois plus important que pour une FREMM (244 marins), ce navire a commencé sa carrière en participant à l’opération Olifant au large du Liban.

Près de 20 ans plus tard, le Montcalm a éte engagé près des côtes libyennes, dans le cadre de l’opération Harmattan. Au cours de cette dernière, il a ouvert le feu avec son canon de 100 mm sur un objectif côtier dans la région de Marsa El Brega. En 2014, avec la frégate légère furtive Coubet, ce navire sera à nouveau sollicitée pour l’évacuation de ressortissants français du territoire libyen.

Enfin, il y a encore quelques semaines, dans le cadre de l’opération Chammal, le Montcalm était déployé en Méditerranée orientale, avant d’être relevé par la FREMM Provence.

Pour l’anecdote, le Montcalm a été utilisé pour les essais du Système d’Appontage et de Décollage Automatique (SADA), conçu par DCNS (aujourd’hui Naval Group) pour faire apponter des drones hélicoptères de type S-100 Camcopter, quel que soit les conditions météorologiques et l’état de la mer.

Désormais, il ne reste plus que 4 frégates ASM de type F-70 en service. Le « Jean de Vienne » prendra sa retraite en 2018, une fois que la FREMM Auvergne au rejoint la FAN. Puis suivront les FASM « Primauguet », « La Motte-Picquet » et « Latouche-Tréville », la dernière devant être désarmée en 2020, voire 2021.

Quant aux deux frégates antiaériennes type F 70 AA « Jean Bart » et « Cassard », elles seront remplacées par navires aux capacités de défense aérienne renforcées, à savoir les FREMM « Alsace » et « Lorraine ».

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