Le budget des opérations de maintien de la paix des Nations unies sera réduit de 7,2%

L’administration Trump a presque obtenu ce qu’elle désirait : une diminution significative du budget des opérations de maintien de la paix des Nations unies, auquel les États-Unis contribuaient jusqu’alors à hauteur de 28,5%.

Toutefois, alors que Washington réclamait une économie d’un milliard de dollars (soit -13%), l’Assemblée générale de l’ONU a validé des dépenses d’un montant de 7,3 milliards de dollars pour la période allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018, contre 7,87 milliards précédemment. Soit une baisse de 7,2%.

Cette décision va à l’encontre des souhaits exprimés par Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies. Ce dernier réclamait, en effet, un rallonge de 100 millions par rapport au dernier exercice (soit un budget de 7,97 milliards de dollars).

Pour son porte-parole, Stephane Dujarric, il s’agit d’un financement « plus faible que ce que nous avions l’an dernier » mais, a-t-il assuré, les Nations unies feraient « tout leur possible pour s’assurer que les mandats des missions soient remplis. » Et d’ajouter que les opérations de maintien de la paix « restent le moyen le plus efficace en terme de coûts à la disposition de la communauté internationale pour prévenir les conflits et promouvoir les conditions d’une paix durable. »

Lors de sa dernière conférence de presse avant de passer le relai à son compatriote Jean-Pierre Lacroix, le diplomate français Hervé Ladsous, désormais ancien secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix, avait fait remarquer que le coût des missions par soldat avait baissé de 16% « sans diminuer leur qualité. »

Et d’observer qu’une opération de l’ONU coûtait « quatre fois moins cher que ce qu’elle coûterait à un grand pays occidental » et que, d’une manière générale, les 16 missions alors assurées par les Nations unies ne représentaient que « 0,4% des dépenses militaires mondiales. »

Quoi qu’il en soit, cette baisse des ressources sera en partie compensée par la fin annoncée de quelques opérations, dont celle en Haïti (246 millions de dollars), en Côte d’Ivoire et au Liberia. En revanche, d’autres vont connaître des difficultés, comme celle menée en République démocratique du Congo (MONUSCO), dont le budget sera réduit de 93 millions de dollars alors que la situation dans ce pays, en particulier dans la riche région du Nord-Kivu, est explosive.

Ce sera aussi le cas de l’opération en cours au Sud-Soudan, qui devra faire avec 100 millions de dollars en moins, dans un contexte des plus fragiles. Même chose pour celle conduite au Darfour (MINUAD), qui devra réduire la voilure avec 60 millions et 6.000 personnels en moins.

Dans le même temps, d’autres opérations auraient pu bénéficier de ressources supplémentaires, comme la MINUSMA, au Mali, à qui il manque des capacités essentielles (hélicoptères, véhicules blindés, etc…) ou encore la MINUSCA, en République centrafricaine, qui connaît un regain de tensions dans le sud-est.

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