L’administration Trump autorise une vente d’armes de 1,3 milliard de dollars à Taïwan

La Defense Security Cooperation Agency (DSCA), l’agence chargée des exportations de matériels militaires américains, a recommandé au Congrès d’accepter plusieurs ventes d’armes destinées à Taïwan. Le total s’élève à 1,3 milliard de dollars.

Dans le détail, ces ventes portent sur 56 AGM-154 Joint Standoff Weapon [JSOW, une bombe guidée planante], des kits de conversion de torpilles légères MK 54, 46 torpilles MK 48 Mod 6AT, 50 AGM-88 HARM [missile anti-radar, ndlr], 16 missiles intercepteurs SM-2 Block IIIA. Enfin, il est question d’une mise à niveau des systèmes de guerre électronique AN/SLQ-32 de 4 destroyers de la classe Kee Lung ainsi que de la modernisation d’un radar de défense aérienne (pour 400 millions).

Comme l’on pouvait s’y attendre, la Chine, qui considère Taïwan comme une province rebelle, a immédiatement réagi à l’annonce de ces ventes potentielles (elles doivent encore être approuvées par le Congrès) et « protesté solennellement auprès des États-Unis. »

« Taïwan est une partie indissociable du territoire chinois et nous sommes fermement opposés à cette vente d’armes », a fait valoir Lu Kang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Plus tôt, l’ambassade chinoise à Washington avait estimé que ces ventes allaient « nuire à la confiance mutuelle et à la coopération entre la Chine et les Etats-Unis. »

L’annonce de ces possibles ventes d’armes à Taïwan a été faite alors que le président américain, Donald Trump, a durci le ton à l’égard de Pékin sur le dossier nord-coréen. Pour la première fois, il a en effet annoncé des sanctions contre une banque chinoise, accusée de se livrer à des activités illicites avec Pyongyang.

Cela étant, la moindre vente d’armes à Taïwan suscite une réaction pavlovienne des autorités chinoises. D’autant plus que, avant d’entrer à la Maison Blanche, le président Trump avait donné le sentiment de vouloir remettre en cause le principe d’une « Chine unique » après avoir accepté une conversation avec Tsai Ing-wen, son homologue taïwanaise.

En réalité, il n’y a rien de bien nouveau. L’admnistration Obama avait en effet autorisé, il est vrai après quelques tergiversations, la vente à Taïwan de 2 frégates de la classe Oliver Hazard Perry, de missiles Javelin et Stinger, de véhicules blindés et de différents systèmes électroniques. Le tout pour 1,8 milliard de dollars.

Si Washington a rompu ses liens diplomatiques avec Taipeh après avoir reconnu officiellement la République populaire de Chine, les relations américano-taïwanaise sont régies par le Taiwan Relations Act. C’est dans le cadre de ce texte que les États-Unis fournissent des armes et du matériel militaire à Taïwan.

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