Les bataillons multinationaux deployés sur le flanc oriental de l’Otan prêts à « dissuader » la Russie

Les quatre bataillons multinationaux déployés par l’Otan dans les pays baltes et la Pologne (enhanced Forward Presence, eFP) sont désormais prêts à « répondre immédiatement à toute agression » de la Russie, ont fait savoir, ce 29 juin, les quatre nations (Allemagne, Royaume-Uni, États-Unis et Canada) qui en assurent le commandement.

Cette déclaration a été faite après une série de manoeuvres (Tornado, Springstorm, Saber Strike, etc…) au cours desquelles le passage de Suwalki, situé entre la Pologne et la Lituanie tout en étant « coincé » entre l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie, a fait l’objet d’une attention toute particulière, étant donné qu’il constitue le point faible de la défense des pays baltes.

Pour rappel, au titre de la mission « Lynx », la France a déployé, en Estonie, auprès d’un bataillon britannique, un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) d’environ 300 militaires, comprenant un peloton de 4 chars Leclerc et 13 Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI).

Dans une déclaration commune, les 4 nations-cadres ainsi que les pays concernés (Lituanie, Estonie, Lettonie et Pologne) ont souligné que ces bataillons multinationaux constituent « une réponse directe aux actions agressives de la Russie, y compris des activités militaires provocantes dans la périphérie du territoire de l’Otan, qui ont réduit la stabilité et la sécurité, augmenté l’imprévisibilité et changé l’environnement sécuritaire. »

Le déploiement de ces bataillons, poursuit le texte, est « une une démonstration claire et sans équivoque de la solidarité » et de « la détermination » des Alliés, ainsi que de leur « capacité à défendre la population et le territoire » de l’Alliance. »

Et d’ajouter : « Les quatre bataillons multinationaux hautement capables, flexibles et interopérables sont prêts et en mesure de dissuader, et, si besoin, de répondre immédiatement à une agression, de concert avec les forces nationales. »

Toutefois, cette déclaration insiste également sur la nécessité de continuer le « dialogue » avec la Russie pour « rechercher la transparence réciproque et une réduction des risques » d’incident militaire.

La Russie prévoit en effet de lancer prochainement, à proximité des pays baltes, de vastes manoeuvres militaires, appelées Zapad 2017. La présidente lituanienne, Dalia Grybauskaitė, a d’ailleurs dit craindre des incidents quand se dérouleront ces exercices russes d’une ampleur « inédite ».

Cela étant, en avril, la Lituanie avait estimé que les mesures prises par l’Otan pour dissuader la Russie étaient « insuffisantes », affirmant qu’il faudrait seulement 24 heures aux forces russes pour lancer une attaque contre les pays baltes, notamment en s’appuyant sur leurs capacités basées à Kaliningrad.

« Ceci est un signal pour que l’Otan améliore sa planification », avait expliqué Raimundas Karoblis, le ministre lituanien de la Défense. « Le temps de réaction de l’Otan n’est pas aussi rapide que nous voulons », avait-il ajouté.

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