La coalition anti-jihadiste confirme la mort du responsable des finances de l’État islamique

Depuis plusieurs jours, la rumeur de sa mort circulait sur les réseaux sociaux. Et elle vient d’être confirmée par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis. Par un communiqué diffusé le 23 juin, cette dernière a en effet affirmé avoir éliminé Fawaz Joubair al-Rawi, un important responsable financier de l’État islamique (EI ou Daesh), par une frappe aérienne menée une semaine plus tôt à Boukamal, près de la frontière irakienne, dans la province syrienne de Deir ez-Zor.

La mort d’al-Rawi est un coup dur pour l’organisation jihadiste, dont les ressources s’amenuisent à mesure qu’elle perd du terrain, tant en Irak qu’en Syrie, étant donné qu’elle est essentiellement tributaire de deux sources de revenu, à savoir les hydrocarbures et l’impôt qu’elle prélève au sein de son « califat ».

« L’EI est à un moment charnière de son financement » car il « subit un revers de fortune » et « sa situation financière ne cesse de se dégrader », relevait Antonio Gueterres, le secrétaire général des Nations unies, dans son dernier rapport relatif à la menace que pose Daesh.

Toutefois, selon la même source, l’EI « continue de gérer plusieurs dizaines de millions de dollars de recettes par mois » et tire des « recettes de la contrebande d’antiquités, de produits agricoles, de la vente d’électricité, de l’exploitation de ressources minérales telles que le phosphate et l’acide sulfurique, de dons extérieurs, d’enlèvements contre rançon et de la traite des êtres humains. » Mais comme l’argent restera toujours le nerf de la guerre, l’organisation jihadiste anticipe « l’après califat ».

« Selon les États Membres [des Nations unies, ndlr], l’EI préparerait peut-être l’avenir en procédant, dans la zone de conflit mais également dans toute la région, à des investissements qui pourraient lui servir de source de financement lorsque les autres ressources se tariraient. Un autre État membre, indiquant que l’EI aurait transféré des fonds dans des zones où il ne comptait aucun affilié, a estimé que cette démarche s’inscrivait dans un projet d’avenir mûrement réfléchi », pouvait-on lire dans le rapport de M. Guterres.

D’où l’importance particulière de Fawaz Joubair al-Rawi dans ce dispositif. « Il a transféré des millions de dollars », au profit de l’EI, « en utilisant notamment sa société de change de devises, Hanifa Currency Exchange ainsi qu’un réseau international de contacts financiers », a expliqué la coalition.

La société Hanifa Currency Exchange avait été créée par al-Rawi à Boukamal en 2010 afin de traiter des affaires avec la Turquie. Mais, en 2014, son fondateur ayant prêté allégeance au chef de l’EI, Abu Bakr al-Baghdadi, elle a été ulisée exclusivement pour assurer les opérations financière du « califat », notamment pour acheter des armes et payer les combattants étrangers.

« Les efforts […] pour désorganiser les réseaux financiers du groupe Etat islamique ont restreint sa capacité à transférer des fonds et à exporter le terrorisme », assure la coalition, qui rappelle également qu’elle a récemment éliminé trois proches d’al-Rawi, dont Samir Idris, un « facilitateur financier clé de l’EI pour les attaques terroristes externes », impliqué dans des opérations de blanchiment d’argent.

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