Budget des Armées : Le président Macron affirme qu’il n’est « pas pour la politique du rabot »

Dans leur rapport intitulé « 2% du PIB : les moyens de la défense nationale », les sénateurs Jean-Pierre Raffarin et Daniel Reiner ont souligné les rapports souvent tendus entre le ministère des Armées et celui du Budget étant donné que, écrivent-ils, « la défense est souvent prioritaire dans les projets d’économies budgétaires de Bercy. »

« Il y a manifestement lieu pour l’Exécutif de mieux veiller à la cohérence interministérielle de la politique de défense. La difficulté notoire et persistante des relations entre le ministère chargé des finances et le ministère de la défense s’avère en effet préjudiciable à celle-ci », soulignent-ils, avant de se dire « frappés par le degré de méfiance, sinon de défiance, qui semble s’être mutuellement établi entre les sphères ‘Balard’ et ‘Bercy’ et d’en appeler à « vivement à une amélioration des rapports de travail qui doivent associer les deux administrations. »

Sans doute que la nomination de Florence Parly, une spécialiste des questions budgétaires, au ministère des Armées a été décidée pour justement améliorer les relations entre Balard et Bercy. « Sa fine connaissance des rouages budgétaires devrait en tout cas lui permettre de garantir que son ministère soit bien servi en la matière au moment des arbitrages, ce qui n’était pas toujours le cas durant la décennie précédente », veut croire le quotidien Les Échos.

On verra ce qu’il en sera quand il s’agira de débloquer, à la fin de cette années, les 2,6 milliards d’euros du budget des Armées gelés par le gouvernement de Bernard Cazeneuve. Il serait inconcevable que la mission « Défense » soit sollicités à un tel niveau alors que le contexte international incite à maintenir la garde et que la France se dit en « guerre ».

Cela étant, dans un entretien donné à 8 quotidiens européens, le président Macron a abordé la question du budget des Armées. « Je ne suis pas pour la politique du rabot », a-t-il assuré. « Dans le domaine de la Défense, ma stratégie est très claire : des dépenses équivalentes à 2% à l’horizon 2025 », c’est à dire 50 milliards d’euros, hors pensions et hors surcoûts liés aux opérations extérieures (OPEX).

Pour rappel, le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Pierre de Villiers, plaide pour un budget équivalent à 2% du PIB d’ici 2022, pensions et surcoûts OPEX compris.

« De façon générale, je souhaite mener une politique responsable qui repose sur des objectifs pluriannuels », a expliqué M. Macron. « Le débat budgétaire doit changer de nature. Ce système où l’on passe des mois à discuter d’un projet de loi de finances qui est ensuite modifié trois ou quatre fois dans l’année est un pays où il n’y a plus de véritable débat démocratique sur le budget », a-t-il fait valoir.

Faut-il comprendre qu’il n’y aura plus de collectifs budgétaires (ou de loi de finances rectificatives) et que la prochaine Loi de progammation militaire sera respectée à la lettre, sans que le ministère des Armées ait à jouer des coudes pour obtenir les ressources qui lui auront été promises?

« Je souhaite qu’on ait un débat budgétaire sérieux et transparent au Parlement », a repris le président Macron. « Quand on veut faire de vraies économies, il faut avoir une stratégie pluriannuelle. Les vraies économies pérennes se font en deux ou trois ans, pas en deux mois », a-t-il conclu.

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