Le « conseiller religieux en chef » de Daesh a été tué par une frappe de la coalition en Syrie

Les autorités russes, par la voix de Guennadi Gatilov, un des vice-ministres des Affaires étrangères, ont indiqué, le 20 juin, de n’être finalement pas en mesure de confirmer la mort d’Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’État islamique (EI ou Daesh), qu’elles ont affirmé avoir visé en Syrie en mai dernier.

La semaine passée, le ministère russe de la Défense affirma que des bombardiers tactiques Su-34 Fullback avaient frappé, le 27 mai, une réunion de cadres de l’organisation jihadiste près de Raqqa. Et d’assurer que 30 chefs et au moins 300 combattants y laissèrent la vie.

Mais, visiblement, Turki Albinali, le « grand mufti » de l’EI, c’est à dire la plus grande autorité religieuse du « califat » autoproclamé, ne participait pas à cette réunion (où il en est sorti indemne, si les informations russes sont justes). En effet, la coalition anti-jihadiste, dirigée par les États-Unis, a annoncé sa mort, laquelle faisait l’objet de rumeurs ces derniers jours.

« Les forces de la coalition ont tué Turki al-Binali, le ‘grand Mufti’, ou première autorité religieuse, autoproclamé de l’EI, dans une frappe le 31 mai à al-Mayadin », a fait savoir, le 20 juin, le commandement de l’opération Inherent Resolve [nom de la coalition, ndlr].

La localité d’al-Mayadin, située dans le gouvernorat de Deir ez-Zor [est de la Syrie], a accueilli de nombreux responsables de Daesh ayant fui Raqqa, devant l’imminence d’une offensive menée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par la coalition.

Originaire de Bahreïn, al-Binali, 32 ans, a joué un « rôle central » dans le recrutement combattants étrangers.

« En invoquant son rôle religieux, ses écrits de propagande comprenaient des appels pour faire allégeance à al-Baghdadi en tant que calife. Ses efforts de recrutement pour le groupe terroriste comprenaient également plusieurs conférences enregistrées tentant de justifier et d’encourager le massacre d’innocents », a précisé la coalition.

D’après les Nations unies, qui l’avait placé sur sa liste des personnes visées par des sanctions, al-Binali était le « conseiller religieux en chef » de l’EI depuis 2014, responsable de la police religieuse du groupe jihadiste, recruteur de combattants étrangers et membre d’une équipe de conseillers d’al-Baghdadi.

Le sort de plusieurs responsables de Daesh reste encore à confirmer. Ainsi, le 29 mai, la mort de Rayan Machaal, le fondateur d’Amaq, l’agence de propagande de l’EI a été signalée après un raid de la coalition, mené à al-Mayadin. De même que celle de Fawaz Joubair al-Rawi, le « ministre » des finances de l’organisation jihadiste. Ce dernier aurait été visé par une frappe américaine alors qu’il circulait près de la frontière entre l’Irak et la Syrie.

Si cette perte est confirmée, alors elle serait un nouveau coup dur pour Daesh, dont la situation financière ne cesse de se dégrader à mesure qu’il perd du terrain en Irak et en Syrie. Le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, sur la menace que « représente l’État islamique et du Levant pour la paix et la sécurité internationales », souligne cependant que l’organisation assure ses arrières.

« Selon les États Membres [des Nations unies, ndlr], l’EI préparerait peut-être l’avenir en procédant, dans la zone de conflit mais également dans toute la région, à des investissements qui pourraient lui servir de source de financement lorsque les autres ressources se tariraient. Un autre État membre, indiquant que l’EI aurait transféré des fonds dans des zones où il ne comptait aucun affilié, a estimé que cette démarche s’inscrivait dans un projet d’avenir mûrement réfléchi », peut-on lire dans ce document.

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