L’armée de l’Air a dévoilé la livrée de ses futurs avions d’entraînement Pilatus PC-21

La livrée des futurs avions d’entraînement Pilatus PC-21 de l’armée de l’Air, qui a été présentée le 20 juin à l’occasion du Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, rompt avec ce que l’on a l’habitude de voir : plus de couleur unie (blanche ou grise) mais une dominante de bleu marine, avec des touches de gris « Rafale ». Pour un peu, on pourrait la confondre avec celle qu’arboraient les TB-30 Epsilon de la patrouille « Cartouche Dorée », actuellement mise en sommeil.

Reste à voir combien de temps les 17 PC-21 attendus par l’armée de l’Air garderont cette livrée, imaginée par Régis Rocca, un capitaine de réserve exerçant la profession de graphiste… Les TB-30 Epsilon de la base aérienne 709 de Cognac ont fini pas abandonner le blanc de leurs début pour un gris plus conventionnel. Même chose pour les Embraer 312 Tucano de l’École de l’Air ou encore les Alphajet de l’École de l’aviation de chasse (EAC).

Mais la présentation de cette livrée des PC-21 a surtout été l’occasion pour le général André Lanata, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), d’évoquer le programme FOMEDEC (Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse), qui permettra de réaliser annuellement, selon les estimations, jusqu’à 100 millions d’euros d’économies en rationalisant la formation des pilotes de chasse et autres navigateurs officiers système d’armes (NOSA), laquelle se déroulera sur la BA 709.

Cette réforme prévoit la fermeture de la plateforme aéronautique de la base aérienne 705 de Tours, qui accueille l’École EAC. Et, un marché a été confié au prestataire britannique Babcock Mission Critical Services France (BMCSF), aux dépens de CATS, une filiale d’Airbus (CATS), pour le soutien des 17 PC-21.

« La formation des pilotes et des navigateurs de l’aviation de chasse représente un enjeu majeur. Fruit d’une longue maturation opérationnelle, cette formation permet aujourd’hui à l’Armée de l’Air d’être considérée comme l’une des meilleures au monde. Voilà pourquoi la modernisation de son outil devenait primordiale », a souligné le général Lanata.

« Plus qu’une modernisation de notre système de formation, FOMEDEC est un projet clé du plan de modernisation de l’armée de l’Air Unis pour ‘Faire Face’. Il doit permettre de mettre en place une préparation opérationnelle adaptée à nos besoins actuels et futurs, tout en garantissant des équilibres budgétaires respectés », a encore fait valoir le CEMAA.

Le message est limpide : l’armée de l’Air aura besoin de ressources financières supplémentaires pour adapter son contrat opérationnel à la situation actuelle. Mais, dans le même temps, elle fait des efforts pour tirer parti du moindre euro qui lui est alloué par le contribuable.

La mise en service, à partir de 2018, du PC-21, un turbopropulseur, pour la formation des pilotes de chasse, devrait avoir pour conséquence le retrait des Alphajet au sein de l’EAC (mais pas ceux de l’École de transition opérationnelle de Cazaux). Mais sur ce point, dans un entretien accordé à DSI (hors-série n°54), le général Lanata s’est montré prudent.

« Avant de trancher de manière définitive le remplacement de l’Alphajet, il est nécessaire de bénéficier des premiers RETEX [retour d’expérience, nldr] faisant suite à l’utilisation des PC-21 dans la formation de nos jeunes équipages. Cela nous permettra de définir finement le besoin de remplacement de l’Alphajet à l’horizon 2020. En toute hypothèse, les réflexions vont commencer très prochainement. Je souhaite que ce sujet soit inscrit dans les travaux de la prochaine Loi de programmation militaire », a expliqué le CEMAA.

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