Le Qatar signe une commande de 12 milliards de dollars pour une trentaine d’avions F-15EQ

Dans la brouille qui oppose plusieurs pays emmenés par l’Arabie Saoudite et le Qatar, le président américain, Donald Trump, a clairement pris parti, comme le montrent ses propos tenus le 9 juin dernier.

En effet, M. Trump a accusé « la nation du Qatar » d’avoir « historiquement financé le terrorisme à un très haut niveau » et appelé Doha, « ainsi que d’autres capitales dans la région, à faire plus (contre l’extrémisme) et à le faire plus vite ».

Si ces mots ont été applaudis par l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn, ils sont en ravanche allé à rebours de la position exprimée par Rex Tillerson, le chef de la diplomatie américaine. Ce dernier venait en effet de plaider pour pour une allégement du blocus imposé au Qatar par les autres pays arabes, considérant qu’il allait avoir un « impact négatif » sur la population et la lutte contre l’État islamique (EI ou Daesh).

Et pour cause : le Qatar arbrite la base d’al-Udeid, qui est une plaque tournante, au Moyen-Orient, des opérations aériennes menées contre l’organisation jihadiste. Et cela explique aussi la prudence affichée par le général James Mattis, le secrétaire américain à la Défense, lequel a dit croire, le 12 juin, que l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, avait « hérité d’une situation difficile, très difficile » et qu’il « essayait de transformer la société dans la bonne direction. » Et d’ajouter : « Mais nous sommes tous d’accord que le financement de n’importe quel type de groupe terroriste est contraire à notre intérêt. »

Cela étant, il y a d’autres considérations à prendre en compte. Ainsi, chez Boeing, l’on pouvait craindre que la position du président Trump allait remettre en cause un important contrat d’armement avec Doha.

En novembre 2016, en effet, l’administration Obama avait autorisé une possible vente, au Qatar, d’un maximum de 72 avions de combat F-15EQ pour plus de 21 milliards de dollars. De quoi permettre à Boeing de maintenir pendant quelques années encore les lignes d’assemblage de cet appareil.

Finalement, le chef de du Pentagone et le ministre qatari de la Défense, Khalid Al-Attiyah, ont conclu un accord pour la vente de F-15EQ d’un montant de 12 milliards de dollars. D’après l’agence Bloomberg, la commande passée par Doha porterait sur 36 appareils.

Ce contrat va « va donner au Qatar une technologie de pointe et augmenter la coopération sécuritaire (…) entre les Etats-Unis et le Qatar », a fait valoir le Pentagone, via un communiqué.

En outre, a-t-il ajouté, le général Mattis et M. Al-Attiyah ont abordé, à cette occasion, des questions de sécurité, dont la menace de l’EI et « l’importance de désamorcer les tensions pour que tous les partenaires dans la région du Golfe puissent se concentrer sur les prochaines étapes pour atteindre (leurs) objectifs communs. »

Par ailleurs, ce 15 juin, deux navires américains, à savoir le patrouilleur USS Chinook et l’USCG Baranof (gardes-côtes), sont arrivés à Doha. Selon un porte-parole de la Ve flotte de l’US Navy, il s’agirait d’une « visite de routine »…. Mais Qatar News Agency, l’agence de presse officielle de l’émirat, a indiqué qu’ils prendrait part à des exercices conjoints avec la marine qatarie.

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